vendredi, mars 24, 2006

Une autre histoire de bibliothèques...

The librarian has spoken, Sally! We dare not disobey! (p.13)


Voici venir le week-end et avec lui un temps de repos bien mérité ^^

Pour fêter cela, rien de tel que quelques images et dessins pour nous rappeler les joies de l’informatisation (dessins de Claude Razanajao) il n’y a pas si longtemps que cela (via bibliobsession)



Il peut être drôle justement de se pencher sur cette histoire des bibliothèques. En 1922, par exemple, il fallait filer droit, et surtout se garder des mauvaises lectures, alors que dans les années ’70, l’ambiance semble plus relâchée, tandis que de nos jours, tenir une bibliothèque tient encore du militantisme, semblerait-il, sans doute à cause de l'ombre menaçante du USA Patriot Act.



Remarquez, notre loi DADVSI n'est pas sans faire réagir la profession et nous aurions bien besoin parfois d'un petit coup de main.

C’est que bibliothécaire n’est pas facile comme boulot : demandez donc à Mary, héroïne d’un film par des et pour les bibliothécaires. Et bientôt on pourra dire : "My librarian the hero" à l'instar du film de Gérard Lauzier.
Batgirl's Librarianship
Barbara Gordon, the niece and adopted daughter of Police Commissioner Jim Gordon, graduated summa cum laude from Gotham State University with a degree in Library and Information Scienc. After graduating, she became the head reference librarian at Gotham Public Library.
The librarian transformation into Batgirl happened one night on her way to the policemen's masquerade ball. Dressed in a homemade "Batgirl," costume, she accidentally encountered the villain Killer Moth and foiled his attempt to kidnap wealthy Bruce Wayne. Barbara enjoyed the thrill and risk of crime fighting, and after modifying her motorcycle to create the Batcycle, Batgirl was born.
Remarquez, On trouve là une représentation plus glamour que cette évocation dans le film The New Guy.

De toute façon dans le futur, tout sera numérisé, plus besoin des bibliothèques. On pourra décharger des livres et les consulter rapidement. Alors certes, le livre électronique n'en est qu'à ses balbutiements mais ces derniers
semblent d'ores et déjà prometteurs, notamment pourquoi grâces aux dernières avancées technologiques, comme les écrans souples par exemples, à moins tout simplement que la lunette numérique ne soit l'avenir de l'e-book ? (c'est moi qui fait une fixation sur les héros de comics ou ces lunettes ressemblent-elles furieusement à la visière de Cyclop des X-men ?)



Voire, le papier lui-même n’aurait-il pas vocation à devenir obsolète ? Les expériences de papiers ou d’encres électroniques paraissant de plus en plus prometteuses



Une évolution qui nous promet encore nombres de discussions et de rencontres, ne serait-ce que sur les questions de métadonnées ou les considérations sur les formats (on s’amuse comme on peut)

D'ici là, rien ne vaut un bon échange physique avec son public, qu'il vienne nous voir ou que nous allions à sa rencontre...


ceci n'est pas un bibliobus



Allez, le mot de la fin aux enfants :

Constance a besoin de vous

Il semble que les enquètes sur les blogs soient à la mode en ce moment, je suppose que c'est lié à l'inflation du phénomène.

Constance Wiebrands est Business Senior Librarian à la Curtin University of Technology's Library and Information Service, en Australie. Elle se propose de faire une enquète sur les biliothécaires blogueurs dans le cadre de la réunion de l'Australian Library and Information Association (ALIA)2006 censée se tenir en septembre prochain.

Dans ce but, et afin d'alimenter son travail, elle a mis en ligne une série de questions fin février mais vient de me confirmer malgré le contenu du message qu'on pouvait toujours y répondre. Pour ce faire, je propose d'utiliser son adresse professionnelle accessible depuis le site de la bibliothèque.

Je pense que les bibliothécaires français pourraient y répondre également, non ?
  • Where do you work? (You don't have to tell me the name of your organisation if you prefer not to – a general statement like "a law library" or "school library" is sufficient.)
  • What's your job title?
  • What are your main responsibilities?
  • How long have you been blogging?
  • How did you begin blogging?
  • What do you blog about?
  • Why do you continue to blog?
  • Would you agree that blogging has improved your professional practice?
  • May I quote your answers for publication? If yes, how would you like the quotes attributed? Please indicate whether you would prefer to be identified by your pseudonym or your real name. If you want to be identified by your real name, is it okay if your real name is associated with your blog URL? (I may also post some of my findings on my blog as the article develops, but I'll let you know before I use any of your words.)
  • May I email you again for more discussion/clarification?
  • mercredi, mars 22, 2006

    Profession : enseignant-documentaliste

    Il semble que les sujets des CAPES 2006 sont disponibles sur internet. De là, m’est venue l’idée de faire un tour rapide des ressources et notamment des blogs utiles pour les futurs enseignants documentalistes, dont le rôle au sein de l'institution scolaire est devenu plus prégnant depuis la création des travaux personnels encadrés et autres travaux de recherche pluridisciplinaires.



    Les premières ressources sont évidemment celles institutionnelles à commencer par des sites web dont celui du Centre National de Documentation Pédagogique (CNDP) qui propose d'ailleurs un fil RSS et, partant, son portail dédié aux documentalistes, Savoirs CDI, animé par les CRDP de Bretagne, de Poitou-Charentes, de l'académie de Lyon et d'Aquitaine. Il propose nombre de ressources documentaires, réglementaires, techniques et pédagogiques, y compris sur la mise en espace d'un CDI. Il propose également des actualités auxquelles on peut s'abonner par le biais d'un fil RSS.

    La nouvelle base Educasources (au pluriel) regroupe les bases "Educasource" (description de ressources pédagogiques présentes sur le Web) et "Educlic" (annuaire thématique de grands sites institutionnels et associatifs). Elle recense donc et décrit des ressources pédagogiques en ligne. Petit plus, le schéma de métadonnées "Éducasources" permet une interopérabilité avec de nombreuses autres bases de données (via Doc pour Docs).

    Educnet propose, lui, les actualités institutionnelles et évènementielles concernant les TICE en France et dans le monde.

    Le site de l'Ecole Supérieure de l'Education Nationale semble complet pour tout ce qui concerne le CAPES de documentation, qui propose des ressources, des bases documentaires, des rapports de jury et dont le texte d'introduction est signé par un inspecteur général de l'Education nationale, Président du jury du CAPES externe - CAFEP de documentation.

    Enfin, Documentator, veut aider les étudiants qui préparent le CAPES Documentation en explicant l'organisation de la formation, proposant les intitulés des cours abordés lors des année 2004-2005 et 2005-2006 à l'IUFM d'Amiens et mettant à disposition un forum, "dont le but est avant tout de valoriser la mutualisation des connaissances entre les différentes formations, mais aussi avec les professionnels de l'information et de la communication".

    Pour compléter ces ressources, se trouve sur le blog des professionnels de la Doc' une liste relativement complète de sites web pouvant intéresser les futurs -et actuels- documentalistes.



    De son côté, Documentarium dans le domaine de l'info-doc, recenses nombre de listes de diffusions professionnelles, dont la liste CDIdoc-fr. Le site en lui-même mérite vraiment un détour par la diversité des informations et des ressources qu'il propose au niveau des établissements, des bases de données, des formations diplômantes, des logiciels documentaires, des publications, de l'agenda, ce pour tous les pays membres de l'Union. Un tri peut ensuite être fait selon la thématique, le pays, le fonds documentaire... qui permet d'effectuer des recherches détaillées. Documentarium fonctionne alors comme un portail et redonne liens, description, etc...
    L'Union Latine se propose d'offrir, avec « Documentarium », des informations et documents utiles aux professionnels de la documentation d'une part, et aux simples individus d'autre part, afin de les tenir informés sur les sources d'information factographiques et bibliographiques et de les orienter dans leurs recherches.


    Restent les blogs, comme nouveaux outils d'échange de publication et de circulation del'information.

    J'évoquais tout à l'heure Docs pour docs, un site mutualiste et indépendant réalisé par et pour des documentalistes. Ils proposent également de s'abonner à une autre liste de diffusion "non modérée" des enseignants documentalistes, E-Doc.



    Capes-Doc et Veille Documentaire sont des blogs collaboratifs de publications et d'échanges destinés à la préparation du concours. Le premier propose en outre une newsletter et un forum.

    Autre ressource, le site personnel de Bruno Desroches propose quant à lui des articles sur la fonction, une mutualisation de notices, et une promotion du libre.

    Dossierdoc se penche quant à lui sur l'utilisation des blogues pour des dossiers documentaires.

    Du point de vue des espaces et ressources numériques, le blog des Espaces Numériques de Travail revient sur des expériences menées sur le terrain des ENT, dans l'éducation. Thot, quant à lui, propose nombre de billets sur la formation à distance.

    Parmi les blogs institutionnels enfin, ceux des URFIST, Unité Régionale de Formation à l'Information Scientifique et Technique, de FORMIST, blog francophone de l'information literacy ^^ et de l'INRP sont incontournables. Ce dernier est un peu le pendant de ce que fait le RECIT au Québec à propos de l'actualité en sciences de l'éducationDe même, le Café pédagogique propose-t-il de suivre toute l'actualité pédagogique sur internet.

    Toujours sur le blog des professionnels de la Doc' se trouve cette fois une liste relativement complète de blogs pouvant intéresser les documentalistes et autres professeurs. Ce blog relativement complet et en tout cas fort intéressant, affirme malicieusement que "voici le blog qu’il vous faut si vous voulez être “aware” sur le monde de la doc" et semble tenu par la formation universitaire aux mêtiers de la doc de Grenoble (upmf).

    Signalons encore une carte Frappr ouverte pour la communauté des blogueurs "éducationnels" (c'est québécois ?) francophones.

    Enfin, pour élargir ces consultations, il peut être intéressant de suivre les fils RSS de l'Association des professionnels de l'information et de la documentation (ADBS) qui s'intéresse à l'actualités de l'association, aux pratiques documentaires, aux technologies de l'information, au droit de l'information, au management de l'information et tout ceux de la biblioblogosphère (cf mon blogroll) au sens large, i.e. regroupant documentalistes et archivistes.



    EDIT du 04-04-06 : trouvé sur la liste de diffusion Biblio-fr cette liste de ressources

    mardi, mars 21, 2006

    OCLC Top 1000



    OCLC, Online Computer Library Center, est un gigantesque réseau de bibliothèques (plus de 53.000 bibliothèques issues de 96 pays différents utilisent ses services) dédié au monde de l’information et des bibliothèques. Fondée en 1967, son but est d’établir et maintenir un réseau informatisé de bibliothèques pour en développer la fréquentation, améliorer les bibliothèques elles-mêmes et fournir des produits au profit des usagers dans le but final faciliter l'accès à l’information.

    Fort de son importance et de la taille de son réseau, OCLC vient de paraître une liste des 1000 titres les plus empruntés dans ses bibliothèques.

    La liste est accessible dans son intégralité ou via des filtres permettant de retrouver des genres précis ou des thèmes : Banned books ; Biography, autobiography, and journals ; Books into film ; Children's ; Drama ; Fiction ; Government ; Librarianship ; Magazines and journals ; Music ; Poetry ; Reference works.

    Parmi les titres ci dessous -n’apparaissent que les 100 premiers-, un sur dix est un classique de l’antiquité et six sont français ^^. On retrouve ainsi Madame Bovary à la 64e place, suivie des Misérables (70e), de la Chanson de Roland (79e), des Trois Mousquetaires (80e), de Vingt Mille Lieues sous les mers (86e) et enfin des Essais de Montaigne (99e). Les morceaux de musiques les plus empruntés sont, eux, le Messiah de Haendel (45e), Carmen (66e) de Bizet, Don Giovanni (81e) de Mozart et la Bohème (97e) de Puccini. Enfin, avec treize citations, c’est l’indétrônable William Shakespeare qui demeure l’auteur le plus emprunté dans ce monde principalement anglo-saxon.

    Research : OCLC Top 1000 : Complete list - 2005

    This list, updated for 2005, contains the "Top 1000" titles owned by OCLC member libraries—the intellectual works that have been judged to be worth owning by the "purchase vote" of libraries around the globe.

    #1 Bible [various]
    #2 Census [various] United States
    #3 Mother Goose
    #4 Divine Comedy Dante Alighieri
    #5 Odyssey Homer
    #6 Iliad Homer
    #7 Huckleberry Finn Mark Twain
    #8 Lord of the Rings [trilogy] J. R. R. Tolkien
    #9 Hamlet William Shakespeare
    #10 Alice's Adventures in Wonderland Lewis Carroll
    #11 Don Quixote Miguel de Cervantes
    #12 Beowulf
    #13 Koran
    #14 Night Before Christmas Clement Clarke Moore
    #15 Garfield Jim Davis
    #16 Tom Sawyer Mark Twain
    #17 Aesop's Fables Aesop
    #18 Arabian Nights
    #19 Macbeth William Shakespeare
    #20 Gulliver's Travels Jonathan Swift
    #21 Robinson Crusoe Daniel Defoe
    #22 Romeo and Juliet William Shakespeare
    #23 Bhagavadgita
    #24 Christmas Carol Charles Dickens
    #25 Canterbury Tales Geoffrey Chaucer
    #26 Treasure Island Robert Louis Stevenson
    #27 King Lear William Shakespeare
    #28 Wuthering Heights Emily Brontë
    #29 Pilgrim's Progress John Bunyan
    #30 Jane Eyre Charlotte Brontë
    #31 Scarlet Letter Nathaniel Hawthorne
    #32 Pride and Prejudice Jane Austen
    #33 Faust Johann Wolfgang von Goethe
    #34 Moby Dick Herman Melville
    #35 Julius Caesar William Shakespeare
    #36 Midsummer Night's Dream William Shakespeare
    #37 Othello William Shakespeare
    #38 Merchant of Venice William Shakespeare
    #39 Red Badge of Courage Stephen Crane
    #40 Aeneid Virgil
    #41 Walden Henry David Thoreau
    #42 Tale of Two Cities Charles Dickens
    #43 Frankenstein Mary Wollstonecraft Shelley
    #44 Rubáiyát Omar Khayyám
    #45 Messiah George Frideric Handel
    #46 Sonnets William Shakespeare
    #47 Lives Plutarch
    #48 On the Nature of Things Lucretius
    #49 Leaves of Grass Walt Whitman
    #50 Fairy Tales Jacob and Wilhelm Grimm
    #51 Great Expectations Charles Dickens
    #52 Tempest William Shakespeare
    #53 Tao Te Ching (Way) Laozi
    #54 Wizard of Oz L. Frank Baum
    #55 Republic Plato
    #56 Metamorphoses Ovid
    #57 Hobbit J. R. R. Tolkien
    #58 Twelfth Night William Shakespeare
    #59 Uncle Tom's Cabin Harriet Beecher Stowe
    #60 Prince Niccolò Machiavelli
    #61 As You Like It William Shakespeare
    #62 Little Women Louisa May Alcott
    #63 Diary of a Young Girl Anne Frank
    #64 Madame Bovary Gustave Flaubert
    #65 Oliver Twist Charles Dickens
    #66 Carmen Georges Bizet
    #67 Anna Karenina Leo Tolstoy
    #68 Paradise Lost John Milton
    #69 Peanuts Charles M. Shultz
    #70 Les Misérables Victor Hugo
    #71 David Copperfield Charles Dickens
    #72 Crime and Punishment Fyodor Dostoevsky
    #73 Wind in the Willows Kenneth Grahame
    #74 Call of the Wild Jack London
    #75 Dracula Bram Stoker
    #76 Autobiography Benjamin Franklin
    #77 Calvin and Hobbes Bill Watterson
    #78 Black Beauty Anna Sewell
    #79 Song of Roland
    #80 Three Musketeers Alexandre Dumas
    #81 Don Giovanni Wolfgang Amadeus Mozart
    #82 Brothers Karamazov Fyodor Dostoevsky
    #83 Morte d'Arthur Sir Thomas Malory
    #84 Emma Jane Austen
    #85 Kidnapped Robert Louis Stevenson
    #86 Twenty Thousand Leagues Under the Sea Jules Verne
    #87 Last of the Mohicans James Fenimore Cooper
    #88 Doonesbury G. B. Trudeau
    #89 Tom Jones Henry Fielding
    #90 Familiar Quotations John Bartlett
    #91 Wealth of Nations Adam Smith
    #92 Imitation of Christ
    #93 War and Peace Leo Tolstoy
    #94 Federalist
    #95 Book of Common Prayer Church of England
    #96 Antony and Cleopatra William Shakespeare
    #97 La Bohème Giacomo Puccini
    #98 Secret Garden Frances Hodgson Burnett
    #99 Essays Michel de Montaigne
    #100 History of Prophets and Kings Tabari

    © 2006 OCLC Online Computer Library Center

    errances oniriques

    Lu sur Langue, Sauce Piquante, le blog des correcteurs du Monde :

    Le rêve qui nous rend vagues... Du latin vagus, vagabond, vint exvagus, lequel donna naissance à esvo. Du vagabondage au rêve, juste le temps de “perdre le sens”, comme le disait l'ancien français desver. Hop, l'esprit est parti, impossible de le parquer en des enclos réservés.

    Voilà qui a de quoi me plaire...

    lundi, mars 20, 2006

    Franco-folie

    Si je ne m’abuse, cette semaine annonce la onzième édition de la semaine de la francophonie (du 16 au 26 mars, autour du 20 mars de la journée internationale de la francophonie), cette année, et pour l’ensemble de 2006, sous le haut-patronnage de Léopold Sédar Senghor dont c’est le centenaire de la naissance.



    Pour l'occasion et depuis onze ans donc, dix mots sont à l'honneur autour desquels nombre d'activités sont attendues et à construire que ce soit sur scène, sur internet, en poésie, en chanson etc...

    En 2005 pour célébrer le centenaire de la mort de Jules Verne, la 10ème édition eut pour thème « le français, langue de l'aventure scientifique ». Et les traditionnels dix mots ont été choisis par des hommes et des femmes de sciences.

    Cette année, on découvre que "le choix des dix mots s'est fait autour des valeurs et aspirations communes aux pays qui ont le français en partage : le respect de la diversité et de la différence, la vertu du dialogue et de l'échange, l'élan vers l'avenir et la modernité". Ils sont :
    Accents
    Badinage
    Escale
    Flamboyant
    Hôte
    Kaléidoscope
    Masque
    Outre-ciel
    Soif
    Tresser
    outre-ciel est une invention de Sédar Senghor.

    Vous avez des idées de textes ?

    De son côté, le salon du livre 2006 qui se terminera le 22 mars à Paris met particulièrement à l'honneur les écrivains francophones originaires d'autres pays que la France.

    Heileen, de La Muselivre, alors même qu’elle nous apprend que le grand écrivain japonais Naoya Shiga est allé jusqu'à proposer que le Japon adopte le français comme langue nationale en avril 1946, moins d'un an après que le général MacArthur eut reçu la reddition nippone, Heileen donc est un peu plus circonspecte –c’est le moins qu’on puisse dire- sur cet événement :
    Parce que la francophonie, il faut bien l'avouer, c'est une grande farce : un post-colonialiste à relents nauséeux, une ignorance crasse des littératures de langue française, un mépris généralisé pour ces écrivains, et un bon moyen de récupérer comme françaises des oeuvres étrangères qui, ô malheur, ont fait l'erreur de s'écrire en français. Un écrivain québecquois, camerounais, ou vietnamien cesse d'être québecquois, camerounais ou vietnamien pour miraculeusement devenir écrivain français. L'alchimie selon la Coupole.
    Citant un article du Nouvel Obs, elle relève alors justement que le Salon du Livre qui d’habitude nous emmène à la découverte d’autres cultures mettant des pays à l’honneur, s’intéresse cette fois à une langue, faisant fi de toute notion de pays et de diversité, et pourtant, quel rapport entre le Québec, le Vietnam ou l’Afrique noire ? Les auteurs francophones eux-mêmes sont en colère cite-t-elle et le font savoir :
    La grande romancière née en Guadeloupe Maryse Condé, qui vit aujourd'hui à New York (elle enseigne à Columbia), avoue ne pas très bien savoir «ce qu'on entend par francophonie. Il paraît que les Français n'en font pas partie. Etrange...». C'est que les écrivains francophones en ont marre. Marre de voir la France jouer les hôtes d'une fête qu'ils voudraient eux aussi orchestrer. Marre de voir la France se considérer comme le centre d'un monde où ils sont condamnés à jouer les satellites. «Le plus grand obstacle au développement de la langue française est le narcissisme culturel français. Le français a toujours été pensé en relation avec une géographie imaginaire qui faisait de la France le centre du monde», explique encore Mbembe. C'est que, pour lui, les Français sont encore loin d'avoir pris la mesure des révolutions en cours : si notre langue demeure un idiome universel, c'est aux francophones, vivant hors de France, qu'elle le doit. D'où la nécessité de «dénationaliser » la langue, selon Mbembe : en ouvrant l'Académie aux non-Français, en décloisonnant les prix littéraires, la presse, l'édition. Un immense travail dont le chantier n'est, chez nous, même pas à l'étude. [...]


    Pour terminer sur une note plus joyeuse, la catégorie Littératures du monde du répertoire Dmoz regroupe plusieurs ressources en rapport avec ces écrivains et leurs oeuvres. (Dmoz blog).

    mercredi, mars 15, 2006

    Belles pages, beaux livres

    Quelques images pour se redonner envie de lire :


    Covers est un blog qui recence de belles couvertures « innovantes et bourrées d’imagination » précise Heileen de la Muselivre.

    Bibliodissey présente quant à lui des ex-libris de toute beauté nous propose-t-elle également.

    Selon Boing-boing, Martin Frost quant à lui, peint les tranches de livres épais : quand le livre est fermé, l’œuvre disparaît mais quand les pages sont feuilletées, l’image est visible.



    Figoblog nous en avait parlé, voici la bibliothèque invisible, rien à voir avec theeuropeanlibrary, il s’agit plutôt d’une bibliothèque recensant des livres qui n’apparaissent que dans d’autres livres. On peut ainsi trouver quelques : imaginary books, pseudobiblia, artifictions, fabled tomes, libris phantastica, and all manner of books unwritten, unread, unpublished, and unfound.

    Une occasion également de rappeler que Turin a été déclarée capitale mondiale du livre 2006 par l'UNESCO, "because of the excellence of the programme submitted in collaboration with the city of Rome, creating a strong synergy among all sectors of book chain and including a number of aspects of book promotion and reading." Mouais, vu les critères je ne suis pas certain que la France soit choisie en 2008 (ce sera Bogota, Colombie, en 2007).

    mardi, mars 14, 2006

    Le rapport 2005 de la Cour des Comptes sur les Bibliothèques Universitaires

    Je pense que mes collègues en ont déjà parlé –vu que je n’ai pas fini d’écumer mon agrégateur-, mais je voulais évoquer ici la parution du récent rapport de la cour des comptes 2005 sur les bibliothèques universitaires.




    Ce dernier reprend l’histoire du développement des BU et leur retard prégnant face aux besoins d’abord et toujours de leurs usagers (« en 2003 le ratio d’encadrement dans les bibliothèques universitaires était de 3.1 agents administratifs pour 1000 étudiants, les locaux représentaient 0.67 m² par étudiant et il y avait une place assise pour 13 étudiants »), aggravé par l’inégalité de l’offre selon les universités (8.7% des collections en libre-accès à Dijon contre 97.6% à Toulouse II), mais également face à l’offre développée par les autres pays occidentaux, européens ou non.

    Face à leur double mission de service (de masse à l’intention des étudiants de 1er cycle et plus spécifique à destination de la recherche) impliquant des organisation et une offre différente voire opposée, une bonne gestion et une maîtrise des coûts paraissent indispensable quand bien même les bibliothèques universitaires ne sont toujours pas reconnues comme un acteur ni même un instrument majeur au sein des universités et des établissements d’enseignement supérieur.

    La cour des comptes souligne la nécessaire mutation des BU et le besoin selon elle d’augmenter l’efficience en développant une approche par la demande encore relativement inconnue des professionnels, ainsi que la nécessité de se regrouper en réseau, eut égard au succès du réseau SUDOC, de l’ABES, et du consortium COUPERIN, préférant le développement de logique coopérative nationales (CADIST) ou régionales à une logique d’exhaustivité impossible à atteindre de manière équivalente dans la centaine d’établissements de l’enseignement supérieur. Elle préconise également la participation d’acteurs autres venus des collectivités territoriales voire du ministère de la Culture pour la politique de la lecture.

    Ses trois recommandations principales sont :
    - mieux évaluer la performance des bibliothèques universitaires à partir d’indicateurs s d’efficacité et d’efficience
    - développer l’approche contractuelle
    - ne pas relâcher l’effort sur l’offre documentaire des universités

    I. Les insuffisances de l’offre documentaire
    A. Le constat d’un retard à combler
    B. Un rattrapage encore insuffisant
    C. Une offre inégale selon les universités
    D. Les spécificités de la situation francilienne
    E. Leslimites de la politique de l’offre

    II. La nécessité d’une approche plus qualitative
    A. La mutation des bibliothèques universitaires
    B. La réussite des mises en réseaux
    C. Une place à conforter dans l’Université

    III. De nouvelles orientations à définir
    B. Une approche par la demande à développer
    C. La nécessité d’un regroupement de moyens
    D. Une coordination à assurer avec d’autres acteurs

    Conclusions et recommendations
    - mieux évaluer la performance des bibliothèques universitaires à partir d’indicateurs s d’efficacité et d’efficience
    - développer l’approche contractuelle
    - ne pas relâcher l’effort sur l’offre documentaire des universités

    Réponse du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
    I – Mieux évaluer la performance des bibliothèques universitaires
    II - Développer l’approche contractuelle
    III – Poursuivre dans la durée le rattrapage entrepris

    Réponse du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie

    Voir aussi :
  • Le rapport public annuel 2005 de la Cour des Comptes
  • La partie concernant les bibliothèques universitaires [pdf]:
  • La synthèse parue sur le site de l’AMUE le 24/02/2005 :
  • Le rapport 2005 sur la gestion de la recherche dans les universités françaises [pdf]

  • jeudi, mars 09, 2006

    Comment devient-on bibliothécaire ? Histoire d'une représentation

    Voilà quelque temps que l'idée me trottait derrière la tête d'expliquer comment j'en suis venu à faire ce métier. Comme souvent, il s'agit d'abord d'une histoire de représentations, de l'image que je me faisais d'un bibliothécaire et de son travail puis des évolutions qu'elle a rencontré au cours de mes études et de ma confrontation au quotidien.




    J'étais un enfant lecteur, ce qui n'est pas un détail si anodin qu'il paraît. Je me souviens qu'un jour, un un de mes professeurs de français au collège m'avait surpris à lire en marchant dans la rue -pratique qui m'est depuis restée- et m'en avait fait la remarque, oscillant entre le reproche et l'amusement. Par ailleurs nous allions en famille sinon souvent du moins régulièrement déjà à la bibliothèque de quartier où je me plaisais à lire fictions et bandes dessinées. Bref, une pratique déjà ancrée.

    L'envie de devenir bibliothécaire m'est venue assez tôt. Je devais avoir 14 ou 15 ans. Je venais de découvrir Le Seigneur des Anneaux qui m'avait subjugué et j'étais frustré de ne pas pouvoir partager les sentiments qui alors s'étaient emparés de moi. Je ne voyais pas comment expliquer mon ressenti sinon en donnant le livre à lire, espérant qu'on vive ce que j'avais vécu. Or cela faisait quelques lectures qui me plaisaient et me touchaient profondément et il me semblait important, primordial, de faire partager ces sentiments et ces lectures d'une façon ou d'une autre. La clef me semblait évidente : elle était le livre, non pas en tant qu'objet mais en tant que contenu. Et alors que je me posais, entre autres, des questions quant à la suite de mon cursus scolaire, il m'apparut que la plus belle des professions devait nécessairement être celle de bibliothécaire.



    Devenir libraire ne m'a jamais attiré. D'abord parce qu'à l'époque, ma pratique des librairies était quasiment nulle. Ensuite parce que l'approche du libraire est fondamentalement une approche commerciale et que je n'ai jamais pu me familiariser avec l'argent. Je suis proprement incapable de déterminer le coût d'un ouvrage ou d'un objet et encore plus de le vendre à quelqu'un.

    Cette orientation fixée, tout mon cursus s'en est trouvé défini. Je suivis un bac littéraire dans ce but, une classe préparatoire pour me forger une culture générale propre à passer les concours, une maîtrise de Sciences de l'Information (la dernière d'ailleurs, si je ne m'abuse avant le passage au LMD ?) pour me munir d'atouts suffisants. Au point d'ailleurs qu'une fois ces concours passés et réussis (du premier coup ^^) je me suis demandé un instant ce que j'allais bien pouvoir faire...

    Ainsi, et alors que les formateurs nous répètent pendant les préparations qu'il faut éviter d'avouer notre amour de la lecture, c'est pourtant cette lecture et la volonté de la partager qui m'ont mené devant le jury. Comme la plupart de mes collègues, osé-je supposer.



    Cependant, lors de mes années universitaires, je découvris d'autres facettes du métier. Et au plaisir ressenti vint s'ajouter une nouvelle représentation liée aux sciences cognitives, à la création et à la circulation de l'information. Faisant suite au plaisir de la fiction, je découvris le plaisir tout aussi enivrant de l'accès au Savoir. Comment l'information se construit-elle, comment se transmet-elle, comment se conserve-t-elle, surtout comment est-elle reçue ? Et comment déceler une intention ?

    Déjà d'un point de vue littéraire, c'est la réception du roman qui m'intéressait lors de ma licence de Lettres, mention documentation. Cela et le jeu qui se cachait derrière les mots habiles. Le mot, objet à la fois insignifiant et révélateur de tout un monde.

    Derrière les mots aussi donc, le Savoir. J'aimais l'idée de pouvoir renseigner les gens, être capable de trouver l'information dont ils auraient besoin, avoir la maîtrise de ce flux ininterrompu et lovecraftien d'information, quand bien même elle demeurait partielle et illusoire. J'aimais l'idée qu'il est deux sorte de savoirs : celui de la réponse à la question et celui de l'endroit où trouver ladite réponse.



    Mon année de maîtrise comportait une option sur la littérature de jeunesse qui me passionna tout autant. A travers elle, je découvris une autre facette du métier et des livres. En son sein, c'est à la construction de soi que je m'intéressais finalement et redécouvrit le rôle de la lecture justement dans la construction de soi notamment à travers les travaux de Michèle Petit. Je pense d'ailleurs revenir sur la présence de la littérature de jeunesse dans la blogosphère dans un futur billet.

    L'autre aspect important de ce cursus fut pour moi l'utilisation des, à l'époque, "nouvelles" technologies de l'information avec une pratique raisonnée des modes de circulation de l'information, de l'impact de modes de lectures sur écran (ou jusqu'où le support influe-t-il sur la compréhension de l'information ?), la prégnance grandissante des objets dits nomades. Ce sont ces nouvelles technologies qui m'intéressaient toujours dans une optique informationnelle et communicationnelle, laissant la lecture plaisir au papier.

    Mes premières expériences professionnelles enfin ont apporté la touche finale à cet ensemble de représentations à travers son aspect le plus trivial et cependant non pas le plus ennuyant : celui de la gestion. L'un de mes professeurs nous dit un jour que les gens s'imaginaient les bibliothécaires ne faisant rien de leurs journées sinon lire des ouvrages qu'en bien même ils n'avaient pas plus de temps que n'importe qui. Bibliothécaire, c'est un travail d'abord de gestionnaire. Des locaux, des personnels, des collections, des publics aussi et des myriades de petits problèmes qui vont alors survenir.

    Je pense que ce n'est pas faux. D'ailleurs, je ne touche pas un livre de la journée, retranché que je suis derrière mon bureau ce qui ne m'empêche pas d'adorer mon travail, adorer gérer des collections, réflechir à optimiser les accès, adorer mettre en place et construire, aider et faciliter, jouer ce rôle d'intermédiaire efficace qui quoi qu'on en pense, est encore loin de disparaître.

    mercredi, mars 08, 2006

    Premier anniversaire



    Un retour de vacances plutôt chargé m'a fort occupé ces derniers temps et éloigné de ce blog. Je n'ai ainsi pas pu lui souhaiter son premier anniversaire le 22 février dernier comme je l'aurais voulu. Mais si la date est passée, rien ne m'empêche - au contraire - de publier maintenant le billet prévu alors.

    Ce billet d'anniversaire se veut un billet de retour sur soi. Je n'ai pas encore parlé de mes stats ni de ma ligne éditoriale et il me semblait que l'occasion en était toute trouvée.

    Vagabondages est un blog somme toute modeste. D'après Statcounter, il a reçu jusqu'à aujourd'hui, 7 502 visiteurs uniques, dont 5 256 en 2005 avec un pic dans le dernier trimestre qui s'est poursuivi en 2006. 2 246 visiteurs sont venus accidentellement ou intentionnellement sur ces pages depuis le début de l'année 2006. Je n'ai pas besoin d'expliquer ces chiffres, ils démontrent que ce blog a encore de beaux jours et pas mal de progrès à faire encore.

    La page la plus populaire est évidemment la page d'accueil. Néanmoins, ponctuellement, d'autres lui prennent la vedette mises en exergue par des pointures comme Jean Véronis ou Manue, voire récemment Act'U la lettre de l'AMUE, et c'est un peu de leur notoriété qui rejaillit sur moi.

    De fait, si je peux me targuer d'avoir réuni autour de Vagabondages quelques lecteurs que j'espère fidèles, c'est bien le fait de s'inscrire dans un réseau qui permet d'acquérir une plus grande visibilité. Les visiteurs viennent en fait souvent d'autres blogs de bibliothécaires et documentalistes, soulignant par là même un réseau imprécis qui se met en place, voire, plus qu'un réseau, une communauté de lecteurs. Je voudrais tous les citer mais j'ai peur d'en oublier aussi me contenterais-je de remercier ici Nicolas Morin qui, ainsi que je l'écrivais ce fameux 22 février 2005, me permit de me familiariser avec la technologie des blogs et de l'agrégation de contenu.

    Des coups de pouces, j'en ai eu et je dois avouer avoir été agréablement surpris lorsque j'ai découvert que certains de mes billets étaient cités par d'autres blogueurs que je respectais infiniment pour la pertinence de leurs propres écrits. Puis ce fut la surprise de découvrir que le Bulletin des Bibliothèques de France, dans son Tour de Toile et à deux reprises, citait ce blog ou, la semaine dernière, de découvrir qu'Act'U avait fait de même. Certains billets ont plu donc, ont paru intéressants. J'en suis sincèrement ravi.

    Viennent ensuite ces visiteurs arrivés un peu par hasard à la suite d'une requète dans Google ou Technorati ("mot rigolo", "greensleeve", "générateur de poèmes", "sanction disciplinaire blog", "année hijri"...) voire en suivant le lien "next blog" proposé dans le bandeau recouvrant tous les blogs de Blogger.

    Mes visiteurs cependant ne restent pas longtemps, et il est rare, je l'avoue, qu'un quart d'entre eux restent plus de quelques minutes.

    De mon côté, je ne savais pas vraiment où je voulais en venir en ouvrant ce blog. Je pensais bien parler de mon travail, au sens large, du monde des bibliothèques et de l'information, mais je voulais aussi évoquer d'autres sujets, ne pas m'enfermer dans un cadre trop strict, adopter un peu ce que Manue, dans son article "Bibliothécaire et blogueuse" paru dans le dernier numéro de BiblioAcid[pdf] appelle "une approche américaine" : un subtil mélange entre les informations professionnelles, les réflexions sur le métier et son actualité, et des choses plus personnelles. Je tenais à ce que ce blog me soit personnel et reflète mes aspirations du moment.

    A dire vrai, je ne savais absolument pas le visage qu'il allait adopter et ce nom de "Vagabondages" était aussi une façon de laisser le blog se construire de lui-même, au fil des messages et des interventions. Au questionnaire de Lithium, je précisais que finalement il s’avère difficile de parler de soi et de sa vie personnelle, et plus facile de parler d’informations. L’orientation du blog se fait donc toute seule. C'est bien ce qui s'est passé en fin de compte, sachant que les deux orientations m'auraient ravi tout autant. Avec une audience et un public différent, j'en conviens.

    Un de mes grands regrets est que ma plateforme ne prenne pas en charge les catégories. Cela me permettrait de voir rapidement ce qu'il en est de mes billets personnels et professionnels, des billets portant sur le monde des bibliothèques de ceux portant sur la recherche d'information, d'autres portant sur les blogs en eux mêmes, ou des miscellanées rassemblant liens divers et plus ou moins utiles. Je me suis ouvert un espace chez un hébergeur pour construire ma propre plateforme (sous wordpress ? Dotclear ?) mais éprouve des difficultés déjà ne serait-ce qu'à uploader les fichiers. Et comme le week-end se déroule aux côtés de mon aimé, il me reste au final peu de temps libre pour tout cela.

    Bloguer me permet de me tenir au courant de ce qui se passe, de faire de la veille professionnelle (même si j'ai des centaines de billets de retard dans mon agrégateur ^^). J'aime à lire les informations et réflexions que nous proposent d'autres biblioblogueurs, et j'aime aussi redistribuer cette information au sein de mes collègues, m'auto-assignant cette tâche de dispenseur d'information dans mon établissement. La semaine prochaine, je vais proposer une formation interne sur les "nouveaux outils de veille documentaire : blogs, wiki et forums" dont l'annonce n'a guère rencontré d'enthousiasme de prime abord, nos collègues ne se montrant pas concernés par ces gadgets en ligne.

    Bloguer me permet aussi de rencontrer des gens, aussi paradoxalement que cela puisse paraître. Rencontrer des gens sur internet, se voir invité dans leurs espaces personnels, découvrir un peu de leur vie, partager leurs réflexions, se poser avec eux des questions. Des communautés se créent regroupant des gens qui ne se connaissent aucunement, mais qui ont un intérêt commun pour des sujets identiques. Et ce sentiment d'appartenir quelque part à une communauté, non pas au sens fort, non pas fermée, est pour moi important. Il peut y avoir plusieurs appartenance d'ailleurs. Je me sens bien avec tel blogueur pour tel aspect, et avec tel autre blogueur pour tel autre aspect, complètement différent.

    Avec certains que je connaissais avant de lire le blog, il s'agit de rester en contact malgré l'éloignement, de garder intact ce fil qui unit par-delà les distance. Avec d'autres il s'agit plutôt de découvertes, de rencontres, d'enrichissement mutuel, et de plaisir tout simplement. Je pense que cette notion de plaisir n'est pas à négliger, loin de là. C'est celui simple et ô combien important de se retrouver.

    Et bloguer permet, à travers son espace à-soi, d'être avec les autres.

    Comment ne pas apprécier ?