jeudi, juin 29, 2006

International Order of Librarians



Le quatrième volume du comic Rex Libris que je viens de recevoir se termine sur cette image, egalement citée par Catalogablog.

Elle met en scène une fausse publicité pour des jouets représentant des bibliothécaires en train de ranger des livres ou de se battre contre quelque maléfique entité plus ou moins organique (finalement le chignon éjectable c'était pas une si mauvaise idée...).

Un site entier est consacré à cet étrange héros de Comics, dessiné par James Turner, qui fait la part belle aux personnages et à l'histoire derrière dont le très impressionnant International Order of Librarians. On peut aussi y décharger un fond d'écran avec le Sceau de l'ordre, en attendant la création de t-shirts ^^ ...

Quelques citations :
tome 1 :
  • "The librarian has faced patrons so terrible, so horrific, that they cannot be described here without the risk of driving readers mad." (p.1)
  • "Just because I'm a librarian doesn't mean I'm at all tame. Bucko." (p. 9)
  • "Hand to hand combat just goes with the territory. All part of being a librarian." (p. 10)
  • "The librarian has spoken, Sally! We dare not disobey!" (p.13)
  • "Have you returned your library books? Huh, punk? Have you?" (back cover)

    tome 2 :
  • "Jesus, Rex! How can an organization professional keep such a messy closet?" (p. 10)
  • "Dear me! I had no idea how vast this labyrinth of literature had become!" (p. 20)
  • "Well, it is our mandate to shush." (p. 23)


  • vendredi, juin 16, 2006

    LivreHebdo.fr

    Tout est dans le titre :
    Le magazine professionnel Livre-hebdo vient de sortir son site web : http://www.livreshebdo.fr/

    On y retrouve les rubriques
  • Actualités : infos, blog, lettre, interaction [i.e. réagir aux articles]...
  • Agenda : foires et salons
  • Meilleures ventes : top 20, romans, essais, poche, BD...
  • Documentation : à venir
  • Conjoncture : tableaux et classements
  • LH & vous : à venir
  • Annonces classées : annonces, avis professionnels, titres

    On n'y trouve pas les articles de la revue papier, je suppose pour se laisser une marge de manoeuvre et perpétuer les abonnements, ni les résumés des livres parus chaque semaine. Néanmoins, sur la page d'accueil se trouve un "Focus" sur la DADVSI avec le texte officiel de projet de loi modifié par le Sénat.

    Le blog est tenu par Christian Sauvage, journaliste. "Ancien rédacteur en chef et critique littéraire du Journal du dimanche (après 20 ans passés dans la presse : La Croix, La Vie, Le Centre de formation des journalistes), il se lance dans l'édition." Enfin la "Lettre" permet de recevoir dans sa boîte mail le sommaire de chaque nouvelle parution.

    Restent des liens vers les sites :
    Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours,
    Catalogue des livres des Editions du Cercle de la Librairie
    Electre.com (assez logiquement puisque Livres Hebdo est une publication éditée par la S.A. Electre)

    EDIT : arf, j'avais pas vu qu'il y avait des fils RSS également : Un sur les Focus (chiffres), un sur les brèves, et un sur les meilleures ventes... Via Lafeuille :D

  • La bibliothèque, objet complexe



    Je découvre via la liste Biblio-fr à la fois le site des Archives Audiosuelles en Sciences Humaines et Sociales et la tenue d'une journée d'étude le 11 mai 2006 dernier sur "La bibliothèque entre physique et virtuel : objet complexe de sens, objet d'usages complexes"
    organisée par des chercheurs du groupe de recherche de Paris 8 "Documents numériques et usages" dont le site définit entre cette problématique :
    Construire, déconstruire, reconstruire semble être le nouveau credo de conception des documents qui, parce qu'ils s'appuient sur des formats garants d'une interopérabilité idéale, sont à la base d'un nouvel ordre numérique vers lequel les organisations humaines ne peuvent que tendre.




    Cette journée faisait suite à celle du 12 mai 2005 ("Les Bibliothèques à l'ère du numérique : nouveaux lieux ? nouveaux usages ?") dont quelques unes des interventions sont disponibles sur le site des Archives Audiovisuelles de la Recherche en Sciences Humaines et à celle du 8 avril 2004 sur les "Bibliothèques Numériques", journée qui a donné naissance à un ouvrage éponyme publié aux éditions Hermes-Lavoiser en 2005.

    Le programme de la journée de cette année reprenait huit interventions :
  • "La bibliothèque : appréhender l'objet conceptuel pour en améliorer les usages" (Français) Fabrice PAPY - Laboratoire Paragraphe, Université Paris VIII, France
  • "Interroger, explorer et localiser : amplifier l'accessibilité du fonds documentaire" (Français) Sophie Chauvin Université Paris VIII, France
  • "Usage comparé d'outils de recherche documentaire: premiers résultats et pistes d'analyses ouvertes" (Français) Viviane FOLCHER - Laboratoire Paragraphe, Universté Paris VIII, France
  • "Etude de la recherche d'information par l'analyse des mouvements oculaires" (Français) Laure LEGER , Université Paris VIII, France
  • "Des bibliothèques de proximité au SID : nouveaux usages et évolution des services documentaires à l'Université d'Artois" (Français) Corinne LEBLOND - SCD - Service Commun de la Documentation, Université d'Artois, France
  • "RAMEAU, malgré tout" (Français) Michel MINGAM - Centre national RAMEAU, BNF - Bibliothèque nationale de France, Paris, France
  • "Navigation sémantique dans le catalogue du SCD de Paris 12" (Français) Ewa NIESZKOWSKA - SCD - Service Commun de la Documentation, Université Paris XII, France
  • "Libérons nos données ! - le catalogue dans l'espace documentaire du web" (Français) Frédéric MARTIN - département de la bibliothèque numérique, BNF - Bibliothèque nationale de France, Paris, France
    dont la majorité est disponible en ligne, pas toujours facilement audible certes, et au format Windows Média. Les interventions durent entre 30 et 45 minutes.



    La journée est enfin présentée sur le site des Archives Audiosuelles en Sciences Humaines et Sociales par ce texte introductif :
    La bibliothèque universitaire inscrit ses modes d'organisation des connaissances, ses règles de fonctionnement, ses acquisitions et ses offres de service dans un accompagnement institutionnel de l'enseignement supérieur et de la recherche. Synecdoque de la société de l'information, la bibliothèque moderne constitue un environnement multidimensionnel plurivoque simultanément physique, local, virtuel, distant, distribué, composite, technologique, social et humain.

    Véritable "objet de sens", la bibliothèque met en œuvre pragmatiquement l'accessibilité maximale à ses collections en proposant des espaces architecturaux propices à l'accès immédiat aux ouvrages, et en dotant son infrastructure d'équipements technologiques toujours plus sophistiqués, toujours plus diversifiés. L'offre documentaire et para-documentaire s'étoffe alors. A la multiplicité des documentations traditionnelles, viennent s'ajouter les ressources documentaires électroniques, les catalogues en ligne et de multiples services complémentaires qui visent à répondre aux demandes d'usagers subitement embarrassés par la complexité de ce macrocosme documentaire.

    Objet à géométrie variable, que la vague technologique du numérique contribue à faire varier en s'exerçant tantôt sur les contenus, tantôt sur les outils, la bibliothèque tente malgré tout de préserver sa cohérence globale. Or, la profusion des moyens, des ressources et des services qui sont mis à la disposition des usagers, exige de ces derniers, un effort conséquent pour appréhender synthétiquement l'objet bibliothèque. Cet effort est parasité par la nécessité d'acquérir de nouvelles habiletés instrumentales et des manières de faire inédites dans des démarches documentaires et bibliographiques guidées certes par les études supérieures et la recherche scientifique, mais aussi par le développement personnel.

    Cette journée d'étude offre un espace de rencontres et d'échanges aux chercheurs et professionnels des bibliothèques qui viendront présenter recherches, témoignages et expériences sur ces questions.

  • lundi, juin 12, 2006

    De la formation professionnelle

    Comme je trouve les idées de mes collègues fort intéressantes, je leur rends hommage en les reprenant.

    Cete fois-ci, donc, une note sur le programme de formation interne que nous avons suivi cette année au SCD.

    Notre SCD ouvre complètement (i.e. non plus uniquement les salles d'usuels) tous les vendredi matin un peu plus tard, pour permettre aux responsables d'organiser des réunions de services ou des séances de formations. Ces séances sont organisées par site pour les réunions de services, ou de manière transversales au possible pour les séances de formation - ce qui, je le concède, n'est pas si aisé que cela en a l'air sur le papier. En ce qui concerne ces dernières, nous essayons alors d'alterner les lieux de formations en tournant sur chacun des sites pour que ce ne soient pas toujours les mêmes qui se déplacent. Enfin, parfois, ces formations sont dédoublées, nous en faisons une pour les catégories C et une pour les catégories A et B, ou encore nous en faisons plusieurs tout simplement parce qu'il y a trop d'inscrits.

    En général, les inscriptions se font sur la base du volontariat, mais le plus souvent, ce sont les responsables qui derrière valident et donc peu ou prou incitent les personnels à assister aux formations.

    Cette année, nous avons établi un cycle de formation orienté sur les nouvelles technologies, qui est venu compléter celles l'an dernier centrées sur les ressources numériques, leur contenu, leur utilisation, afin d'aider nos collègues à renseigner au mieux les usagers. Ce cycle s'est déroulé à partir de janvier 2006, le premier trimestre étant une période par trop intense et nos collègues étant eux-mêmes mobilisés pour les visites et formations des étudiants.

    Cette année donc, voici ce que nous avons proposé :

  • "Le wifi à la bibliothèque" :
    Il s'agissait pour nous de présenter le mode de fonctionnement du Wifi à la bibliothèque afin de leur permettre de renseigner au mieux les usagers désireux d'utiliser leur nouveau portable à 1 euros. Expliquer également ce que cela changeait pour nous et calmer les éventuelles craintes que cela pouvait engendrer. C'était un sujet qui intéressait énormément nos collègues. Je suppose qu'ils avaient déjà dû rencontrer des demandes de la part des usagers en ce sens. Six mois plus tard, c'est toujours moi qu'on appelle en dernier lieu lorsqu'un étudiant demande à utiliser le wifi à la bibliothèque, malgré les documents laissés à disposition des collègues. Mais c'est également parce qu'il y avait incompatibilité entre notre système et certain pare-feu d'opérateurs et là, à part demander à un "vrai" informaticien...

  • "Logiciel Watchdoc de gestion des impresions en réseau" :
    Nous avons installé la dernière version du logiciel en début d'année et il fallait faire une formation sur ce qui changeait pour les collègues et pour les usagers. Pas de problèmes spécifiques de ce côté, apparemment tout se passe bien et je n'ai pas eu de retour négatif quand à l'utilisation du logiciel.

  • "La recherche d'information sur internet : Les moteurs de recherche" :
    le but de cette formation était de refaire un point sur la façon dont on pouvait utiliser internet, pour soi comme pour aider à mieux orienter les usagers. J'y expliquais comment marchaient les moteurs, les interactions économiques entre moteurs, les moteurs spécialisés avec un point sur le web invisible et m'attardait sur Google : moteur que tout le monde utilise afin de le démythifier quelque peu (fonctionnement, astuces de recherches, aspect négatif) et présentation d'Exalead comme alternative. Cette formation était une demande de la part de mes collègues. A dire vrai, c'est à partir de cette demande que nous avons construit l'ensemble du cycle. Pourtant, il fut difficile au départ de convaincre de son intérêt, tout le monde pensant bien connaître les moteurs et donc pensant pouvoir aisément s'en passer. Je suis heureux des retours largement positifs que j'ai reçu à la fin de la première séances et des suivantes.

  • "Le Portail SUDOC : présentation" :
    Dans ce cycle nous avons introduit une présentation du portail SUDOC, retransmettant ce que nous avions appris aux journées Réseaux et autres organisées par l'ABES et afin de permettre une meilleure utilisation de cet outil par nos collègues qui finalement alors même qu'ils en entendaient parler, ne voyaient pas trop de quoi il s'agissait. Nous avons alors eu des questions sur l'authentification, sur les périodiques électroniques, sur le contenu du portail. Je pense que nos collègues étaient satisfait au sortir de cette formation, mais après un rapide sondage dernièrement, jeme suis rendu compte que le portail finalement n'était pas plus utilisé. Je pense que ce n'est pas encore entré dans les habitudes des professionnels.

  • "Logiciels de gestion bibliographiques" :
    Il s'agissait cette fois pour moi de retransmettre une formation suivie à l'URFIST quelques semaines plus tôt avec présentation de plusieurs logiciels comme EndNote et Refworks. Nous voulions qu'ils découvrent un peu ces logiciels très probablement utilisés par les chercheurs dans les laboratoires, et de fait, nos collègues se sont montrés intéressés avec une crainte toutefois, de savoir où se placait le bibliothécaire dans tout cela...

  • "Nouveaux outils de veille documentaire : Blogs, wikis, forums" :
    L'idée initiale était de faire découvrir ces nouveaux modes de diffusion de l'information scientifique et technique aux collègues, leur application possible en bibliothèque et le moyen d'améliorer la veille documentaire par le biais des fils RSS et des agrégateurs. Assez étrangement, c'est pour cette formation que nous avons rencontré le plus d'opposition de la part des collègues, notamment de la part des collègues cadres A, tandis que les autres se sont montrés plus curieux. J'ai dû m'y prendre à plusieurs reprises pour imposer l'idée de cette formation et finalement, elle a beaucoup plu au point qu'une nouvelle séance a été programmée pour celles et ceux qui n'avaient pas pu y assister. A ma connaissance, deux ou trois magasiniers et une collègue BAS sont inscrits à un agrégateur et font une veille plus attentive et automatisée, mais la lecture d'un blog demeure pour d'autres du temps perdu, du loisir, qui pourraient être utilisé de manière plus utile. J'ai l'impression aussi - et là je me permets de généraliser un peu - que les collègues font finalement peu de veille informationnelle et documentaire et délaissent de facto ce côté du métier, probablement pris dans le quotidien ou le catalogage. Veiller, c'est ne rien faire, donc perdre du temps. Beaucoup de travail à faire encore de ce côté :) Ceci dit, je suis content une fois de plus des échos rencontrés suite à ces formations.

  • "Les ressources numériques au SCD : quels accès sur quels postes ?" :
    Le fait est que nous proposons plusieurs types de ressources numériques : Cédéroms, Bases de données, périodiques en ligne et que certains sont accessibles depuis une plateforme spécifique, d'autres sont également accessible depuis internet, certains sont uniquement consultables sur les postes de l'Universités, d'autres sont libres... A la demande de mes collègues resposables de site, nous avons donc organisé un rappel de ce qui était disponible au SCD et à partir de quels postes. Cette formation était plutôt à destinations des magasiniers mais pas exclusivement. Apparemment, il s'agissait d'une demande de nos magasiniers justement qui avaient du mal à s'y retrouver dans notre offre. Le retour apparemment est bon mais j'avoue n'avoir pas demandé encore aux collègues ce qu'ils en avaient retenu quelques semaines plus tard.

  • "A to Z" :
    Dans le même ordre d'idée, nous leur avons présenté une formation à A to Z, service que nous utilisons depuis presque un an. Nous avons fait un rapide tour du fonctionnement de l'interface, du contenu, et expliqué qu'il s'agissait là d'un outil d'accès aux textes intégraux d'articles et non pas d'une base bibliographique pouvant aider les usagers à faire leur recherche. Nos collègues avant d'accpeter une demande de PEB demandent également à l'usager de vérifier si l'article recherché ne se trouve pas en ligne. Il semble en fait que nous ayons de nombreux outils épars et le web peine à faire office de brique fédérative. Voilà un des chantiers principaux que nous aurons, je pense, à mener l'an prochain : retravailler le site web et de manière plus globale le système d'information documentaire.

  • "Bibliothèques Numériques" :
    La dernière formation du cycle. Je n'ai pas encore eu le temps de me pencher dessus et pense ne pouvoir la proposer qu'en fin du mois de juin. Mon intention est alors d'aborder les différents projets en cours (Google Book Search, Open Content Alliance, Bibliothèque Numérique Européenne), les débats qui ont eu lieu, puis faire un rapide tour d'horizon des bibliothèques numériques déjà existantes (projet Gutenberg, NordNum, Gallica, Liber Floridus) et terminer sur nos projets locaux.

    Bon, il s'agit là du cycle de formations que j'ai menée mais il n'y a pas eu que cela. D'autres collègues qui avaient suivies des formations sur des bases plus spécifiques ont également retransmis leurs savoirs aux collègues ("utiliser la documentation numérique juridique" par exemple). Par ailleurs, certaines formations ont également été proposées par l'Université (bureautique) tandis que nous avions prévue une formation sur l'Environnement Numérique de Travail par la DSI (division des systèmes d'information) de l'Université mais cette dernière s'est revélée quelque peu débordée ces derniers mois. Cependant, il semble qu'il y ait là un réel besoin pour nos usagers et nos collègues.

    Je produis enfin toujours pour mes formations des supports construits et élaborés, de plusieurs pages le plus souvent. On m'a alors fait remarquer que c'était inutile puisque personne ne lisait jamais les supports écrits. Néanmoins, je pense que c'est mieux, d'une part parce que les collègues n'ont pas besoin de prendre des notes pendant la formation et peuvent ainsi paraître plus attentifs, ensuite parce que je suis certain que comme ça ils auront un document vers lequel se reporter en cas de besoin. Ce n'est pas grave s'ils ne lisent pas le support à dire vrai : je préfère qu'ils écoutent, s'intéressent et posent des questions. Ensuite, ils pourront y retourner au gré de leurs envies ou de leur besoin...

  • mardi, juin 06, 2006

    Dominos et encyclopédies

    C'est une vidéo trouvée sur YouTube, l'un des sites gratuits de partage de vidéos en ligne avec Veoh ou DailyMotion par exemple.

    Le commentaire l'accompagnant est : It can be said that I am no longer allowed at the ACES library on campus. Bon, je l'avoue, cela m'a fait rire. Mais c'est forcément un montage, je veux dire que les personnels étaient complices, car comment les bibliothécaires et magasiniers ont-ils pu ne pas se rendre compte de la mise en place d'un tel parcours ? réponse viens-je de lire : I did this on a whim for about 4 hours until the librarians downstairs noticed a little more racket than usual... Je n'y crois pas ^^

    i-expo 2006 : les bibliothèques numériques européennes

    La semaine dernière se déroulait au CNIT à Paris la 23e édition du salon i-expo consacré à l’information numérique comme à la veille et l’intelligence économique. Organisé sur deux jours, le salon mettait en scène plus d’une centaine d’exposants (producteurs d’information, éditeurs de logiciels, intermédiaires…) et proposait présentations de produits et conférences publiques ou payantes.

    C’était ma première participation. J’avoue au début avoir été impressionné même si j’ai trouvé le salon un peu petit par rapport à ce que j’imaginais (et apparemment je ne suis pas le seul). J’en ai finalement vite fait le tour et les rencontres avec les exposants ont à peine suffit à combler le temps que j’avais prévu d’y consacrer. Le mercredi après-midi, j‘ai ensuite assisté à une plénière sur les bibliothèques numériques européennes et le jeudi à deux plénières sur les Nouvelles stratégies de production et de diffusion de l'IST et sur Blogs, wikis, fils RSS : de nouveaux modes de production et de diffusion de l’information.

    J’essaierais de faire des comptes-rendu de ces deux dernières conférences si j’en ai le temps entre deux révisions. En attendant, voici ce qui s’est dit à la plénière sur les bibliothèques numériques européennes :

    Cette dernière regroupait autour de Louise Guerre (du magazine Archimag ai-je cru comprendre) Jans Redmer, responsable européen du projet Google Book Search, Jean-Noël Jeanneney, président de la Bibliothèque nationale de France, Julien Masanes directeur de la Fondation European Archive et représentant du projet Open Content Alliance et enfin Christian Stertz venu nous présenter la politique allemande autour des bibliothèques numériques scientifiques.

    JN Jeanneney a d’abord tenu un discours assez offensif, soulignant les trois grandes questions selon lui que posait la mise en place d’une bibliothèque numérique et qui sont
  • le danger du vrac (ce qui lui a permis de fustiger la présentation aléatoire des résultats de Google)
  • la pérennité des documents
  • le respect des droits d’auteurs
    Il a rappelé l’importance qu’il fallait donner à un souci mondial de diversité culturelle, comme à des niveaux européens, francophones, et la nécessaire recherche de financement publics et commerciaux.

    Jans Redmer a répondu que l’interface du moteur de Google était traduit en plus d’une centaine de langues et que GBS l’était déjà dans les langues les plus importantes, soulignant par là l’importance que la firme accordait à la notion de diversité justement. Il a rappelé que leur objectif était de donner accès à la culture pour tous en proposant tout ce qu’on pouvait trouver dans une bibliothèque. Puis il a tenu à préciser que GBS recouvrait en fait deux programmes différents :
    Un premier programme Publisher program en direction des Editeurs qui ne proposait l’accès qu’à 20% maximum du livre numérisé, par l’internaute
    Un second à destination des bibliothèques Library program qui offrait accès au plein texte si le livre est dans le domaine public, à une seule notice avec lien vers la bibliothèque la plus proche dans le cas contraire. Des publicités ne seront proposées que dans le premier programme, s’il y a accord des éditeurs.

    Julien Masanes a d’abord expliqué en quoi consistait l’Open Content Alliance, alliance de bibliothèques, centres d’archives, moteurs (Yahoo, MSN), organisations professionnelles (RLG, OCLC) et entreprises (Adobe) autour d’une même volonté de promouvoir un accès ouvert pour toute la culture, et pas seulement livresque. Un accès libre, mais soucieux du droit d’auter. L’enjeu selon lui est de savoir si les grandes bases de documents numériques qui se constituent le seront sur le modèle du web (à savoir un espace ouvert librement indexable) ou de celui plus fermé des bases de données des années ’70 où l’information était enfermée dans des silos. A partir de cette idée, l’OCA travaille sur les questions de formats, de métadonnées, de numérisation, d’échange de fichiers, de coordination des politiques de collection mais également sur la mise à disposition gratuite d’infrastructure de stockage et d’accès.

    Enfin, Christian Stertz a présenté le projet allemand Vascoda qui consiste à fournir une information pertinente aux chercheurs. Si j’ai bien compris, une requête interroge différentes bibliothèques numérique spécialisées. Puis il a parlé des changements apportés par le numérique dans les pratiques des chercheurs (pratiques plus collaboratives) et des usagers. Mais j’avoue humblement avoir suivi avec difficulté cette intervention en anglais alros que je n’avais pas de casque.

    Le débat ensuite a permis d’apporter quelques précisions sur ces différents projets.

    Ainsi, la première question a-t-elle porté sur les volumes en jeu, ce à quoi JNJ, appuyé en cette vue par M. Masones a d’abord souligné l’importance d’un double financement public et privé de façon à éviter que la publicité et donc une logique commerciale n’occupe trop de place. Le financement privé peut également venir de mécénats, et surtout respecter les droits d’auteurs, quitte à mettre en place un système de micro paiement. Jans Redmer à lui rappelé alors que Mountain View avait investi 250 M$ dans le projet de GBS et visait fin 2006 100.000 ouvrages numérisés. GBS n’a pas de business model, c’est un innovative project. En revanche, puisque 75% des livres sous droits ne sont plus disponibles (la zone grise de l’édition) il leur faut tout indexer pour donner à redécouvrir. Charge à l’éditeur ou l’auteur le cas échéant de se manifester.

    La seconde question a porté sur les critère de sélection et la cohérence des fonds de telles bibliothèques. M. Jeanneney a alors répondu que dans le domaine de la Culture, il fallait privilégier un équilibre entre l’offre et la demande, que si l’offre devait jouer un rôle essentiel, il ne fallait pas pour autant privilégier le succès et instaurer une certaine validation par les organisations culturelles. Il a alors insisté sur le caractère organisé de telles collections, favorisant la création de Corpus ; véritables fil d’Arianne pour comprendre le monde d’aujourd’hui et d’hier.

    Quelle incidence pour les professionnels de la documentation ?
    Julien Masones a d’abord montré qu’internet changeait nos pratiques, le rôle du bibliothécaire, libéré de la matérialité du livre glissant du stockage à la mise en valeur des collections. Nous sommes plus que jamais des passeurs.
    Face à la masse informationnelle, l’accès organisé, raisonné du savoir apparaît d’autant plus important. Notre rôle n’est plus seulement de donner accès au contenu mais bien d’aider les usagers, de les accompagner et de répondre à leurs besoins. Nous devons avoir un rôle plus offensif, sans croire pour autant que nous sommes incontournables : nous devons aujourd’hui être tout autant attentif aux autres intervenants sur la Toile, à ce que font les internautes sur les blogs, avec les folksonomies…
    Interrogée en tant que présidente de l’ADBU, Marie-Dominique Heusse complète cette réponse en précisant que les BU ne désemplissent pas. La communication des documents en ligne, en son établissement de Toulouse 1, est égal au nombre de prêts. En fait, l’offre numérique ne modifie pas le rôle de la bibliothèque qui est de répondre aux besoins des usagers. Cependant elle induit de nouveaux problèmes :
  • l’abonnement à des agrégateurs comme Science Direct pose des problèmes de cohérence de collection
  • pb d’organisation des accès : il faut que les bibliothèques numériques puissent être moissonées
  • pb des corpus : il faut prendre en compte les production des universités, dont la part des BU dans la production de contenus retrospectifs.
    Enfin Jans Redmer plus tard ajoutera que les bibliothécaires demeurent indispensables, le moteur de Google n’étant qu’une simple concordance mécanique entre une requete et des index.

    Dans les questions avec la salle concluant la séance, JN Jeanneney a rappelé l’importance de la pérennité des collections, problématique nous n’avions pas eu le temps d’aborder tandis que Louise Guerre concluait sur la richesse de la diversité de ces projets, apte à contrer toute tentative de monopole.

    Voir aussi le dossier consacré aux bibliothèques numériques dans le dernier numéro de la revue Archimag.