De la formation professionnelle
Comme je trouve les idées de mes collègues fort intéressantes, je leur rends hommage en les reprenant.
Cete fois-ci, donc, une note sur le programme de formation interne que nous avons suivi cette année au SCD.
Notre SCD ouvre complètement (i.e. non plus uniquement les salles d'usuels) tous les vendredi matin un peu plus tard, pour permettre aux responsables d'organiser des réunions de services ou des séances de formations. Ces séances sont organisées par site pour les réunions de services, ou de manière transversales au possible pour les séances de formation - ce qui, je le concède, n'est pas si aisé que cela en a l'air sur le papier. En ce qui concerne ces dernières, nous essayons alors d'alterner les lieux de formations en tournant sur chacun des sites pour que ce ne soient pas toujours les mêmes qui se déplacent. Enfin, parfois, ces formations sont dédoublées, nous en faisons une pour les catégories C et une pour les catégories A et B, ou encore nous en faisons plusieurs tout simplement parce qu'il y a trop d'inscrits.
En général, les inscriptions se font sur la base du volontariat, mais le plus souvent, ce sont les responsables qui derrière valident et donc peu ou prou incitent les personnels à assister aux formations.
Cette année, nous avons établi un cycle de formation orienté sur les nouvelles technologies, qui est venu compléter celles l'an dernier centrées sur les ressources numériques, leur contenu, leur utilisation, afin d'aider nos collègues à renseigner au mieux les usagers. Ce cycle s'est déroulé à partir de janvier 2006, le premier trimestre étant une période par trop intense et nos collègues étant eux-mêmes mobilisés pour les visites et formations des étudiants.
Cette année donc, voici ce que nous avons proposé :
Il s'agissait pour nous de présenter le mode de fonctionnement du Wifi à la bibliothèque afin de leur permettre de renseigner au mieux les usagers désireux d'utiliser leur nouveau portable à 1 euros. Expliquer également ce que cela changeait pour nous et calmer les éventuelles craintes que cela pouvait engendrer. C'était un sujet qui intéressait énormément nos collègues. Je suppose qu'ils avaient déjà dû rencontrer des demandes de la part des usagers en ce sens. Six mois plus tard, c'est toujours moi qu'on appelle en dernier lieu lorsqu'un étudiant demande à utiliser le wifi à la bibliothèque, malgré les documents laissés à disposition des collègues. Mais c'est également parce qu'il y avait incompatibilité entre notre système et certain pare-feu d'opérateurs et là, à part demander à un "vrai" informaticien...
Nous avons installé la dernière version du logiciel en début d'année et il fallait faire une formation sur ce qui changeait pour les collègues et pour les usagers. Pas de problèmes spécifiques de ce côté, apparemment tout se passe bien et je n'ai pas eu de retour négatif quand à l'utilisation du logiciel.
le but de cette formation était de refaire un point sur la façon dont on pouvait utiliser internet, pour soi comme pour aider à mieux orienter les usagers. J'y expliquais comment marchaient les moteurs, les interactions économiques entre moteurs, les moteurs spécialisés avec un point sur le web invisible et m'attardait sur Google : moteur que tout le monde utilise afin de le démythifier quelque peu (fonctionnement, astuces de recherches, aspect négatif) et présentation d'Exalead comme alternative. Cette formation était une demande de la part de mes collègues. A dire vrai, c'est à partir de cette demande que nous avons construit l'ensemble du cycle. Pourtant, il fut difficile au départ de convaincre de son intérêt, tout le monde pensant bien connaître les moteurs et donc pensant pouvoir aisément s'en passer. Je suis heureux des retours largement positifs que j'ai reçu à la fin de la première séances et des suivantes.
Dans ce cycle nous avons introduit une présentation du portail SUDOC, retransmettant ce que nous avions appris aux journées Réseaux et autres organisées par l'ABES et afin de permettre une meilleure utilisation de cet outil par nos collègues qui finalement alors même qu'ils en entendaient parler, ne voyaient pas trop de quoi il s'agissait. Nous avons alors eu des questions sur l'authentification, sur les périodiques électroniques, sur le contenu du portail. Je pense que nos collègues étaient satisfait au sortir de cette formation, mais après un rapide sondage dernièrement, jeme suis rendu compte que le portail finalement n'était pas plus utilisé. Je pense que ce n'est pas encore entré dans les habitudes des professionnels.
Il s'agissait cette fois pour moi de retransmettre une formation suivie à l'URFIST quelques semaines plus tôt avec présentation de plusieurs logiciels comme EndNote et Refworks. Nous voulions qu'ils découvrent un peu ces logiciels très probablement utilisés par les chercheurs dans les laboratoires, et de fait, nos collègues se sont montrés intéressés avec une crainte toutefois, de savoir où se placait le bibliothécaire dans tout cela...
L'idée initiale était de faire découvrir ces nouveaux modes de diffusion de l'information scientifique et technique aux collègues, leur application possible en bibliothèque et le moyen d'améliorer la veille documentaire par le biais des fils RSS et des agrégateurs. Assez étrangement, c'est pour cette formation que nous avons rencontré le plus d'opposition de la part des collègues, notamment de la part des collègues cadres A, tandis que les autres se sont montrés plus curieux. J'ai dû m'y prendre à plusieurs reprises pour imposer l'idée de cette formation et finalement, elle a beaucoup plu au point qu'une nouvelle séance a été programmée pour celles et ceux qui n'avaient pas pu y assister. A ma connaissance, deux ou trois magasiniers et une collègue BAS sont inscrits à un agrégateur et font une veille plus attentive et automatisée, mais la lecture d'un blog demeure pour d'autres du temps perdu, du loisir, qui pourraient être utilisé de manière plus utile. J'ai l'impression aussi - et là je me permets de généraliser un peu - que les collègues font finalement peu de veille informationnelle et documentaire et délaissent de facto ce côté du métier, probablement pris dans le quotidien ou le catalogage. Veiller, c'est ne rien faire, donc perdre du temps. Beaucoup de travail à faire encore de ce côté :) Ceci dit, je suis content une fois de plus des échos rencontrés suite à ces formations.
Le fait est que nous proposons plusieurs types de ressources numériques : Cédéroms, Bases de données, périodiques en ligne et que certains sont accessibles depuis une plateforme spécifique, d'autres sont également accessible depuis internet, certains sont uniquement consultables sur les postes de l'Universités, d'autres sont libres... A la demande de mes collègues resposables de site, nous avons donc organisé un rappel de ce qui était disponible au SCD et à partir de quels postes. Cette formation était plutôt à destinations des magasiniers mais pas exclusivement. Apparemment, il s'agissait d'une demande de nos magasiniers justement qui avaient du mal à s'y retrouver dans notre offre. Le retour apparemment est bon mais j'avoue n'avoir pas demandé encore aux collègues ce qu'ils en avaient retenu quelques semaines plus tard.
Dans le même ordre d'idée, nous leur avons présenté une formation à A to Z, service que nous utilisons depuis presque un an. Nous avons fait un rapide tour du fonctionnement de l'interface, du contenu, et expliqué qu'il s'agissait là d'un outil d'accès aux textes intégraux d'articles et non pas d'une base bibliographique pouvant aider les usagers à faire leur recherche. Nos collègues avant d'accpeter une demande de PEB demandent également à l'usager de vérifier si l'article recherché ne se trouve pas en ligne. Il semble en fait que nous ayons de nombreux outils épars et le web peine à faire office de brique fédérative. Voilà un des chantiers principaux que nous aurons, je pense, à mener l'an prochain : retravailler le site web et de manière plus globale le système d'information documentaire.
La dernière formation du cycle. Je n'ai pas encore eu le temps de me pencher dessus et pense ne pouvoir la proposer qu'en fin du mois de juin. Mon intention est alors d'aborder les différents projets en cours (Google Book Search, Open Content Alliance, Bibliothèque Numérique Européenne), les débats qui ont eu lieu, puis faire un rapide tour d'horizon des bibliothèques numériques déjà existantes (projet Gutenberg, NordNum, Gallica, Liber Floridus) et terminer sur nos projets locaux.
Bon, il s'agit là du cycle de formations que j'ai menée mais il n'y a pas eu que cela. D'autres collègues qui avaient suivies des formations sur des bases plus spécifiques ont également retransmis leurs savoirs aux collègues ("utiliser la documentation numérique juridique" par exemple). Par ailleurs, certaines formations ont également été proposées par l'Université (bureautique) tandis que nous avions prévue une formation sur l'Environnement Numérique de Travail par la DSI (division des systèmes d'information) de l'Université mais cette dernière s'est revélée quelque peu débordée ces derniers mois. Cependant, il semble qu'il y ait là un réel besoin pour nos usagers et nos collègues.
Je produis enfin toujours pour mes formations des supports construits et élaborés, de plusieurs pages le plus souvent. On m'a alors fait remarquer que c'était inutile puisque personne ne lisait jamais les supports écrits. Néanmoins, je pense que c'est mieux, d'une part parce que les collègues n'ont pas besoin de prendre des notes pendant la formation et peuvent ainsi paraître plus attentifs, ensuite parce que je suis certain que comme ça ils auront un document vers lequel se reporter en cas de besoin. Ce n'est pas grave s'ils ne lisent pas le support à dire vrai : je préfère qu'ils écoutent, s'intéressent et posent des questions. Ensuite, ils pourront y retourner au gré de leurs envies ou de leur besoin...
4 Commentaire-s :
Thilas, vite la prochaine étape : je mets en ligne mes supports de cours pour que les collègues puissent s'en servir aussi !!! ;-)
Je trouve cette initiative de formation en interne très intéressante! Parfois ce qui manque est le temps.
en pleine actualité , avec ce long billet de Françoise Chapron :
http://urfistinfo.blogs.com/urfist_info/2006/05/culture_et_matr.html#more
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Et bien, je ne m'attendais pas à autant de commentaires :)
Marlène > Oui, c'est prévu on fait : on m'a demandé de les soumettre à FORMIST. Je pense donc que je vais essayer de faire cela d'ici la fin du mois quand j'aurais un peu de temps pour moi.
Zaphir > Je suis d'accord, le temps est souvent ce qui manque le plus. Mais je pense qu'organiser un cycle doit permettre une certaine astreinte donc de s'obliger à respecter ces formations (préparations et tenue). Seulement dès qu'on repousse une fois, c'est fichue pour retrouver un autre créneau après ^^
Mercure > Merci de l'information. Je suppose que cette période de l'année est propice justement à de telles réflexions.
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