jeudi, avril 20, 2006

Rencontre au sommet

Au cours de leur formation, il revient aux élèves conservateurs de l'Enssib d'organiser une journée d'étude. Dans ce but, un petit groupe d'entre eux du DCB 14 proposait aujourd'hui de s'intéresser au numérique dans les bibliothèques, une journée intitulée : "e-bibliothèques / e-bibliothécaires : Journée d’étude consacrée aux technologies du numérique dans les bibliothèques".



C'est Manue qui m'avait gentiment informé de cette journée au programme intéressant : la matinée était consacrée à des présentations sur les archives ouvertes, la préservation des documents numériques, les portails documentaires et l'après-midi une table ronde était réunie autour des biblioblogs. Les conservateurs avaient d'ailleurs bien fait les choses qui nous proposaient dès le 11 avril dernier les présentations de chacune des interventions et une synthèse très intéressante sur les blogs en bibliothèque.

Sinècrement cependant je voyais surtout dans cette partie une occasion unique de rencontrer, revoir ou découvrir, les grands noms de la biblioblogosphère française. En effet, aux côté de Manue de Figoblog se trouvaient Marlène Delhaye (Marlène's corner), Nicolas Morin (Notes Pro), Jean-Charles Houpier (JC Blog), Sylvie Chevillotte (Blog Formist) et Eric Varon qui maintient le blog de la BIUP. Le rassemblement de ces quelques noms est déjà impressionnant, mais dans la salle se trouvaient également Zaphir, Rock the Enssib, Everitouthèque (seul blog de lecture publique présent, à ma connaissance) et ... Vagabondages bien sûr ^^.

Je ne reviendrais pas sur les interventions de la journée, par ailleurs déjà en ligne. Nos élèves avaient en effet tout prévu et, en plus d'avoir bien organisé la journée dans l'ensemble de son déroulement, ont tenu à alimenter en temps réel leur propre blog événementiel, au fur et à mesure des thèmes abordés et des présentations exposées. Les billets postés tout au long de la journée rapportent donc le contenu des interventions, des débats, complétés des photos des intervenants et d'illustrations, les questions dans la salle étant parfois reprises dans les commentaires, en plus des commentaires des lecteurs du blog.

Ce que je retiens cependant de la matinée est l'affirmation des intervenants selon lesquels, finalement, le métier de bibliothécaire ne change pas fondamentalement dans sa dimension électronique, même si le e-bibliothécaire se doit d'embrasser et comprendre la complexité intrinsèque du document, dans ses dimensions logique et physique, peut-être plus encore que pour un document papier, ce qui transparaît notamment lorsque se posent des questions liées à sa conservation. Mais on retrouve dans cet aspect du métier les nécessités plus habituelles de connaître les principes bibliothéconomiques, respecter des normes, mener une politique documentaire et surtout reconnaître l'importance de la veille.

Cette veille, finalement, fut le fil directeur de la journée, tant fut répétée l'importance pour nous, professionnels de l'information, de nous tenir au courant des rapides évolutions qui peuvent subvenir dans ces domaines numériques en éternels devenir, glissements, mutations, progressions. Par delà, Manue expliquait qu'il est de notre rôle de savoir accompagner ces changements, au sein de notre établissement mais pas uniquement, à l'intention de l'ensemble de la profession. Accompagner et former, transmettre ces savoirs.

Veiller, transmettre sont bien sûr moteurs et enjeux des blogs. A ce titre, la table ronde fut très intéressante qui a soulevé certaines problématiques incoutournable sur la pratique même du blog dans ses questions juridiques et ses pratiques professionnelles : que signifie "bloguer" pour un bibliothécaire ?

Deux tendances semblaient se détacher parmi les intervenants. La première développait une approche très personnelle du blog, avec le besoin d'avoir un espace de travail à soi, un bloc-notes pro dans lequel on transcrit ses réflexions, analyses, compte-rendus, on met de côté des liens remarquables, des informations sur lesquelles on reviendra plus tard. La seconde se posait plus dans une approche communicationnelle, de transmission de l'information. Marlène expliquait à ce sujet qu'elle ne trouvait pas en France l'équivalent de ce qui était au Etats-Unis en matière de transmission d'information, d'études spécialisées, et qu'il lui avait alors semblé logique de le faire elle-même, en ouvrant un blog. Et puis, l'outil -qui au demeurant reste un outil, au côté des autres moyens d'information et de communication déjà préexistants- se développe seul. De tout cela découle que la pratique de bloguer est une pratique fluide, qui se passe de toute reconnaissance institutionnelle, voire qui permet un contact plus simple, hors de toute pesanteur institutionnelle et administrative.

Et pourtant, paradoxalement presque, nos amis blogueurs concédaient qu'ils avaient très peu de commentaires et donc, finalement peu de retour sur leurs billets et leur pratique. Une manière de reparler d'une autre question récurente au cours de cette après-midi, celle du lectorat et de l'intention. Les bibliothécaires apparemment commentent peu mais peut-être leurs billets appellent-ils moins de commentaires également. Les statistiques de ce point de vue demeurent incomplètes, même si elles montrent justement qu'on est lu, ce qui peut induire un certain sentiment d'obligation à animer le blog. Sylvie Chevillotte se demandait à ce propos si on pouvait ne publier qu'une fois tous les quinze jours, ou si on se devait d'alimenter régulièrement. Je répondrais qu'à mon sens on peut effectivement laisser plusieurs jours sans publier de billets. je pense par ailleurs que la tenue d'un blog ne saurait être coercitive, mais demeurer un plaisir, sinon elle perd tout son intérêt et devient terne, peu amène et partant peu efficace.

Je ne veux pas reprendre les interventions de manière plus détaillée. Au besoin, je pourrais le faire, au su de mes abondantes notes, mais je pense que ce ne sera pas nécesaire. Je me resservirai probablement de certaines pistes de réflexion pour des billets futurs. En vrac, certaines thématiques ont retenu mon attention comme la présence de la tutelle, la volonté sous-jacente à la tenue d'un blog, et notamment politique, le côté humain aussi. Nous n'avons pas trop développé non plus tout ce qui est représentation, les images que les collègues notamment peuvent porter sur le blog (qui blogue ne travaille pas quand bien même il ferait de la veille), le côté formation également.

Je voudrais néanmoins terminer par une touche plus personnelle. Dire combien j'ai été enchanté particulièrement de rencontrer Manue et Zaphir comme de revoir Marlène et Nicolas. Rencontrer Claire aussi à qui je dois beaucoup. Dire enfin combien j'ai été satisfait de ces rencontres.

J'ai de la chance. J'ai un travail que j'adore, dans un domaine de compétence qui me passionne. Par delà, je manie des outils passionnants aux possibilités encore à découvrir (et ce qui a été évoqué avec l'utilisation nouvelle des blogs par des bibliothèques municipales entre autres), et suis en contact avec des collègues passionnés avec lesquels j'ai plaisir à échanger. On se permet également de me traiter de bibliogeek pour quelques t-shirts et artefacts ^_^ . Je crois qu'à ce stade, c'est fichu, je ne pourrais plus faire un autre travail. Dites, c'est grave docteur ?

lundi, avril 17, 2006

Alertes Google et bibliothèques



Il y a quelques semaines, je me suis fait une alerte google sur des mots comme "bibliothèque" ou "bibliothécaire". Le plus souvent, ce qui est retourné n'est guère intéressant, ou me parvient déjà étant également abonné aux fils des blogs en questions.

Parfois cependant, on peut trouver quelques billets intéressants qui autrement m'auraient échappés :

je passe sur l'étudiant tchèque français à Prague qui ne semble guère apprécier les bibliothèques universitaires et leurs personnels, "furoncle à lunette" qui marmonne dans sa barbe, gentille dadame qui n'est jamais là ou grande asperge avec un pantalon trop court et des cheveux gras, qui se sent obligé de rendre service et de répéter trois fois la même chose dans trois langues différents pour s'assurer qu'on a bien compris.

En revanche, Documentation-Québec retient mon attention, qui est un blog "sur le merveilleux monde de la documentation au Québec". Le blog est ouvert depuis novembre 2005 et mérite une visite, ne serait-ce pour sa série de reportages sur les plus belles bibliothèques du monde agrémenté de liens, de photos, d'un historique.

D'autres billets méritent le détour comme celui intitulé "J'ai trouvé ma bibliothèque" sur le blog globuleux. L'auteur y mentionne la Brautigan Library, située à Burlington dans le Vermont : une bibliothèque riche de 180 ouvrages qui accueille uniquement les ouvrages refusés par les éditeurs, nommée en hommage à Richard Brautigan (1935-1984), écrivain et poète américain, qui fit partie de la beat generation. Impossible alors de ne pas penser aux aventures de Thursday Next à qui je me dois de dédier un prochain billet, assurément.
Dans cette bibliothèque, ultime refuge des procrits de la littérature, on utilise des pots de mayonnaise en guise de presse-livres, en hommage à "La pêche à la truite en Amérique", qui se termine par le mot "mayonnaise". De plus, le système de classification utilisé dans cette bibliothèque est le "Mayonnaise system" : les livres sont classés dans des catégories telles que "l'amour, "le futur", "l'aventure", et "tout le reste".(...)La bibliothèque a cependant récemment cessé d'accepter de nouveaux manuscrits (victime de son succès ?). Pourtant, des gens arrivent à resquiller et à déposer clandestinement leur oeuvre dans une étagère...


Et puis la dernière trouvaille fut ce nouveau blog de bibliothécaire, Nekita's blog, étrangement hébergé par Psychologies.com, qui parle de la vie de son auteur, donc également de sa pratique de bibliothécaire, semble-t-il territorial, quoique d'un point de vue un peu distant et drôle. Parmi les quelques billets qui ont retenu mon attention se trouvent ceux sur l'"Homo Lectorus, une race à étudier", le bookcrossing, les demandes reçues à l'accueil un samedi après-midi, ou une évocation de leurs nocturnes. Du coup, j'ai ajouté l'adresse dans la catégorie "blogs pro-personnels" de Bibliopédia, le nouvel "outil collaboratif pour le partage d'expériences et de ressources en bibliothèques et centres de documentation".

dimanche, avril 16, 2006

Statistiques ESGBU

Je profite du week-end de Pâques pour revenir vers le blog. Mes passages étaient moins fréquents ces dernières semaines pour causes de projets à mener, de formations suivies (ce qui n'était pas forcément toujours facile selon les formateurs) et d'ESGBU à renseigner, du moins pour mon secteur au sein de notre bibliothèque.



Pour mes lecteurs non-bibliothécaires, ESGBU est un acronyme signifiant Enquête statistique générale auprès des Bibliothèques Universitaires de l'enseignement supérieur ; en fait de tout service documentaire, puisque "l'enseignement supérieur" ne concerne pas uniquement les universités mais également de grands instituts (INRA, INRP, Institut de France), les ENS, le Collège de France, les MSH etc...

Les données récoltées concernent :
- les locaux, le budget, le personnel,
- les acquisitions de documentation, les abonnements, les dépenses documentaires,
- les collections, sur tous supports
- l'informatisation et le système d'information documentaire
- les CADIST
- les services rendus (prêt, ouverture, formation, public)
- les centres de ressources documentaires associés

Sur le site du ministère, on apprend alors que
"Les statistiques récoltées chaque année par la sous-direction des bibliothèques et de la documentation (SDBD) favorisent un suivi régulier de l'état et de l'activité des bibliothèques de l'enseignement supérieur.
Elles sont pour l'administration centrale et pour les établissements un outil d'analyse des évolutions de la fonction documentaire.
Elles constituent en outre un réservoir de données chiffrées, au service des démarches d'évaluation.
Ces données sont accessibles en ligne sur le site de l'ASIBU, application statistique interactive des bibliothèques universitaires, à partir de laquelle il est possible de consulter des données de synthèse sur les bibliothèques universitaires et leur activité en 2003, produire des tableaux comparatifs et personnalisables par établissements, académies ou dominantes disciplinaires voire générer des indicateurs quantitatifs et calculer des ratios. Du côté des établissements, ce genre de données suit, administrativement parlant, la tendance actuelle imposée par la Lolf de trouver des indicateurs pour l'ensemble du fonctionnement de l'établissement. Par ailleurs, en interne, développer l'accueil et l'accompagnement des publics et promouvoir de nouveaux services nécessitent l'évaluation des services déjà rendus et la mise en place d'outils de suivi de qualité ou de performance, suivi qui est aussi le garant d'une utilisation optimale des ressources financières et humaines.

Les données en lignes sont encore celles de 2003, je suppose que les données de 2004 sont encore en train d'être dépouillées ou ne devraient pas tarder à être en ligne. Nous remplissons actuellement celles pour 2005.

Je me souviens lorsque je travaillais en bibliothèque municipale que nous avions déjà ce genre d'enquête à remplir, probablement pour le Département des études et de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture chargé de suivre, entre autres les pratiques culturelles des français. Ces dernières étaient envoyées à la Direction du livre et de la lecture ainsi que le propose le site de l'ASIBU dans ses liens. Malheureusement les données ne sont pas toujours des plus récentes, notamment en ce qui concerne la France, mais on consultera avec intérêt le projet LibEcon 2000, sur l'économie des bibliothèques en Europe et celles d'Eurostats, les statistiques de l'UNESCO notamment sur la culture. A moins que vous ne préfériez fouillez dans les instituts de recherche propre à chaque pays (attention la page date de 2003).



Enfin, je vous renvoie à la section "Statistics and evaluation" de l'IFLA (ne pas rater la liste de liens en bas de page), disposant de sa propre mailing list et qui a proposé lors du Sommet sur la société de l'information à Genève en 2003 des global library statistics 1990-2000 [pdf].

La section vise à promouvoir l’utilisation de statistiques et l’évaluations relatives à la gestion, au fonctionnement et à la promotion des bibliothèques et des services qu’elles offrent. Elle prône l’utilisation à la fois de données statistiques quantitatives et de données qualitatives, de méthodes et d’instruments pour atteindre ce but. Elle encourage le développement et l’utilisation de mesures normalisées et de meilleures pratiques. Elle entend coopérer, apporter son assistance et ses conseils aux autres sections de l’IFLA qui utilisent des statistiques et des évaluations dans leurs propres domaines. Elle s’intéresse au benchmarking au niveau international et soutien la collaboration avec des agences internationales telles que l’UNESCO et l’ISO.


Enfin, il est bon de se rappeler que ce genre d'étude relève de normes internationales que sont les normes ISO NF 2789 : 2003 Information et documentation -- Statistiques internationales de bibliothèques qui présente et fournit des règles à la communauté des bibliothèques et des services d'information pour la collecte et la présentation de statistiques et définit les données exigées par l’ISO 11620 : 2003 Information et documentation -- Indicateurs de performance des bibliothèques. [Normalisation des statistiques de bibliothèques et de l'évaluation de la performance (ISO - comité technique 46 / sous-comité 8)]

jeudi, avril 13, 2006

Déclasser le genre

Les 31 mars et 1er avril dernier se déroulaient à Lyon les 5e Assises de la Mémoire Gay et Lesbienne [pdf] sur le thème de "La visibilité historique des Transgenres", rappelant qu'en l'espace d'une vingtaine d'années, la visibilité des transgenres a peu à peu émergé alors qu'au moment même où eurent lieu ces Assises, à Genève se tenait également la conférence mondiale de l'ILGA (International Lesbian and Gay Association), avec une préconférence sur les questions transgenres dès le dimanche 26 mars, tandis que le lundi 27 mars, des personnes transgenres des quatre coins de la planète se sont rencontrées afin de produire une déclaration auprès de l'ONU pour que les droits des transgenres soient enfin reconnus.



Je pourrais parler de ces deux journées lyonnaises mais ce n'est pas le lieu -quoique- aussi me contenterais-je de souligner le fait que ces Assises se déroulaient comme chaque année au sein de la bibliothèque municipale classée à vocation régionale de Lyon (BML), où elles étaient ouvertes à tout un chacun. La salle n'était pas comble certes, mais elle a reçu plus d'une cinquentaine d'auditeurs le vendredi soir et la journée du samedi.

M. Bazin, directeur de l'établissement, a tenu à expliquer dans son discours d'ouverture la raison de ce choix. Accueillir la Mémoire LGBT au sein d'une bibliothèque publique peut en effet sembler incongru et en surprendre plus d'un, y compris bibliothécaire d'ailleurs. Au point que l'hebdomadaire professionnel Livre-Hebdo avait consacré un article à l'événement il y a quelques mois.

C'est justement pourtant en tant qu'espace public que la BML se devait selon M. Bazin de recevoir et permettre la tenue d'une telle manifestation, afin d'une part de lutter contre un point de vue identitaire qu'il a qualifié de "repli sur soi" et d'autre part de rendre à cette culture sa dimension sociale. Il fallait donc traiter ce sujet comme tout autre.

De même puisqu'il revient à la bibliothèque d'être un espace d'échange et de discussions, il lui revenait de favoriser ce débat. Aussi nous était-il rappelé que la BML voulait héberger un centre de documentation sur la Mémoire Gay et donc acquérir, aller chercher les traces de cette mémoire LGBT, restant ainsi à l'affût de l'actualité comme constituant une mémoire pour demain. Ce centre est déjà constitué des conséquents fonds personnels de M. Chomarat, initiateur et organisateur des Assises de la Mémoire Gay et Lesbienne à Lyon, fonds qui se trouve conservé à la BML.



C'est alors qu'est apparu un concept qui fut je pense le fil directeur de ces Assises : celui du continuum. M. Bazin évoquait l'attachement du bibliothécaire à la classification, à ranger les objets dans des cases pour les mieux appréhender. Il lui a opposé le continuum comme garant et témoignage de la réalité arguant alors que la classification faisait disparaître, d'où l'importance également de ces Mémoires qui apparaissaient cette fois comme une mise en lumière.

Je ne suis pas d'accord sur l'aspect voilant d'une classification. Peut-être parce que je suis moi-même bibliothécaire justement. Cependant j'estime que la classification permet tout autant une meilleure appréhension du réel en ce qu'elle l'organise et pose des jalons qui permettent, pour factices qu'ils puissent être, de nommer et donc de comprendre.

Cette idée de continuum est réapparue au cours des journées sous l'angle cette fois de la question trans. En effet, les personnes transgenres se placent sur une ligne entre le genre masculin et le genre féminin démontrant qu'il n'y a pas deux genres définis, qu'il n'y a pas de dichotomie stéréotypée (qui fut à un moment assimilée par ailleurs à une lutte de pouvoir androcentrée) mais plutôt une infinité de comportements et de cultures, d'identités masculines à féminines, féminines à masculines.

C'est cette vision très queer, c'est à dire hors de toute possibilité classifications, qui m'interpelle et me séduit, probablement parce qu'elle est ancrée dans la réalité comme le disait M. Bazin, probablement aussi parce qu'elle a ce côté subversif et contestataire que je trouve vrai et charmant et finalement très libre.

Evénement soutenu par la ville, ces Assises ont été l'occasion également de rappeler la volonté et l'engagement politique qui se trouvaient derrière, notamment sur le principe fondamental de l'égalité des droits. L'occasion également de rappeler que la lutte contre toutes les discriminations, y compris liées à l'identité de genre revêtait une dimension éthique, républicaine et humaniste. L'occasion enfin de souligner qu'en ce qu'elle était un lieu à la fois public, citoyen et politique, la bibliothèque devenait incontournable dans l'expression de ces considérations.

mardi, avril 04, 2006

National Library week

Aujourd'hui est la journée nationale américaine des bibliothécaires et de ceux qui travaillent en bibliothèque, summum de la National library week.

That in order to recognize the hard work, dedication, and expertise of library support staff and librarians that the Tuesday of National Library Week be designated National Library Workers Day; and, that on that day, interested library workers, library groups, and libraries should advocate for better compensation for all library workers and, if the day coincides with National Pay Equity Day, these individuals, groups, and libraries should recognize both days together.


Je demeure sceptique sur un tel événement mais cela montre surtout combien le monde anglo-saxon s'interesse à ses bibliothèques comme lieu incontournable de ressources. Remarquez, ce serait marrant que l'ABF lance un truc semblable, même si en France les bibliothécaires passeraient plus probablement pour égoïstes et mégalo.

DADVSI / Communiqué de l'interassociation

Bonjour,

Je n'ai vraiment pas le temps ces derniers jours pour me mettre à bloguer aussi me contenterais-je cette fois-ci de vous transmettre le communiqué de l'interassociation (archives, bibliothèques, centres de documentation)sur la récente loi DADVSI (loi relative au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société de l'information). L'interassociation a ouvert un site internet très complet sr cette question, tenu à jour, et proposant la directive, un dossier sur les DRM, un argumentaire, une veille de l'activité parlementaire et des médias sur la question et une pétition qui a recueilli 6881 signatures pour l'instant.

Communiqué de presse, 29 mars 2006
DADVSI : Pour les archives, bibliothèques et centres de documentation, une première étape est franchie


L'interassociation Archives-Bibliothèques-Documentation, qui regroupe 12 associations professionnelles représentatives de l'ensemble de ces secteurs, agit depuis 2001 pour que la France se dote d'une législation sur le droit d'auteur et les droits voisins équilibrée, permettant dans le contexte de la société de l'information une préservation du patrimoine intellectuel et un large accès à la culture et à la connaissance.

L'Interassociation relève que l'examen du projet de loi par l'Assemblée nationale en décembre 2005 et mars 2006 a permis des avancées significatives :
  • des dispositions sur le dépôt légal numérique déjà inscrites dans le projet de loi présenté par le gouvernement le 12 novembre 2003 ;
  • une mention explicite de "tous les établissements ouverts au public tels que bibliothèques, archives, centres de documentation et espaces culturels multimédia" dans l'exception relative aux personnes handicapées ;
  • l'introduction d'une exception relative aux "actes de reproduction spécifiques effectués par des bibliothèques accessibles au public, des musées ou par des services d'archive, qui ne recherchent aucun avantage commercial ou économique direct ou indirect".

    Cette dernière exception permettra notamment de procéder à des reproductions aux fins de conservation de documents électroniques inscrits sur des supports ou dans des formats obsolètes ou à des copies électroniques de documents analogiques qu'une consultation directe pourrait mettre en danger ou dont la consultation pourrait devenir impossible pour des raisons techniques.

    L'interassociation attend d'autres dispositions permettant de renforcer l'accès à la culture et à la connaissance.
  • Elle estime que le droit de reproduction n'a pas de sens s'il n'est pas assorti d'un droit de consultation, en particulier de consultation sur place.
  • Elle souhaite que les exceptions introduites dans le droit d'auteur soient étendues aux droits voisins pour permettre leur application aux fonds audiovisuels.
  • Elle continue à réclamer une exception en faveur de l'enseignement et de la recherche, qui existe dans la plupart des autres pays européens. Elle émet de sérieuses réserves sur le contenu des accords qui ont été conclus dans ce domaine entre l'État et les ayants droit.
  • Elle souhaite que les mesures techniques de protection ne puissent faire obstacle à l'application des exceptions introduites dans le droit français.

    L'interassociation agira au niveau européen en collaboration avec les associations d'archivistes, de bibliothécaires et de documentalistes des autres pays pour que la prochaine révision de la directive européenne sur le droit d'auteur et les droits voisins prennent en compte l'évolution rapide de la société de l'information.

    L'interassociation rappelle que son objectif n'est en aucun cas de porter atteinte à l'exploitation normale des oeuvres ni de procéder à une diffusion incontrôlée d'oeuvres protégées.

    Elle salue tous ceux qui à l'occasion de l'examen du projet de loi ont agi en faveur d'un large accès à la culture, à l'information et au savoir.

    Interassociation archives-bibliothèques-documentation
    AAF, ABF, ACB, ACIM, ADBDP, ADBGV, ADBS, ADBU, ADDNB, AIBM, APRONET, FFCB
    Correspondance : ABF, 31, rue de Chabrol - 75010 PARIS - Tél. 01 55 33 10 30
    - Fax 01 55 33 10 31
    Web : http://droitauteur.levillage.org - Courriel : contact@droitauteur.levillage.org

    Association des archivistes français (AAF) - Association des bibliothécaires de France (ABF) -Association des conservateurs de bibliothèques (ACB) - Association de coopération des professionnels de l'in-formation musicale (ACIM) - Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt (ADBDP) - Association des directeurs des bibliothèques des grandes villes (ADBGV) - Association des professionnels de l'information et de la documentation (ADBS) - Association des directeurs et des personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU) - Association pour la diffusion des documents numériques en bibliothèque (ADDNB) - Association internationale des bibliothèques, archives et centres de documentation musicaux. Groupe français (AIBM-France) - Association des
    professionnels Internet des collectivités publiques locales (APRONET) - Fédération française pour la coopération des bibliothèques, des métiers du livre et de la documentation (FFCB).
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    M. Dominique LAHARY - dominique.lahary@valdoise.fr
    pourt l'interassociation