mercredi, décembre 14, 2005

Unshelved blogue

Les blogs arrivent dans la bibliothèque d'Unshelved !

(après le blog sur la série)

Et c'est Collin, la bibliothécaire du service de référence si réfractaire à l'informatique qui s'y colle...

mardi, décembre 13, 2005

Les services de renseignements en ligne





Et bien voilà : on a une bonne idée de billet, on commence à le rédiger, on s'absente un peu et voilà-t-y pas qu'un autre vous pique l'idée sous le nez ^__^ . Remarquez, en soi ce n'est pas étonnant puisque tous nous réagissons à la sortie récente de Yahoo!Answer (gratuit), principe de questions/réponses traitées par des internautes avec des résultats assez surprenants semble-t-il (cf ce bilet d'affordance) et censé répondre au Google answers (service payant), je suppose.

Je voulais donc vous parler à mon tour des services de références en ligne. Quand nous étions à l'ENSSIB, ce thème nous avait valu un petit voyage à l'Unimail de Genève des plus réjouissants (visite d'un service de référence, mais pas en ligne) lors d'un cycle sur la médiation des ressources documentaires. Au retour, j'étais vraiment emballé par ce que nos voisins avaient réussi à mettre en place et cela donnait envie de faire pareil...

C'est à peu près à la même époque (2004) que s'est ouvert le Guichet du Savoir de la bibliothèque municipale de Lyon, service de Questions/Réponses sur tous sujets en ligne avec une réponse sous 72 heures proposé par les bibliothécaires (et dont la charte est ici). Je me souviens également d'une intervention de Bertrand Calenge sur les bibliothèques hybrides et la nécessaire prise en compte des technologies de l'information.

Pourtant, face au développement et à l'enthousiasme suscités par de tels services étaient brandis les spectres d'un travail plus long pour une efficacité moindre et surtout d'un travail déshumanisé où l'ineffable et irremplaçable rapport avec le lecteur se verrait dissout, occulté par l'écran...(cf McKinzie, Steve ; Lauer, Jonathan D., « Le travail de référence virtuel : Un service surestimé, gonflé et pas même réel », BBF, 2003, n° 4, p. 63-65 [en ligne] Consulté le 13 décembre 2005). Autre questions que pose la profession sur ces services : qu'en est-il de la formation de l'usager à plus d'autonomie dans ses recherches si le bibliothécaire lui propse une réponse toute construite ? (question ouverte sur le forum biblioforum dès avril 2004. Voir en particulier les dernières contributions citant B.Calenge et C. Di Pietro dans le BBF 2005, n°4, à propos du Guichet du Savoir :
"L'argument d'autorité sur la nécessité de "former l'utilisateur à l'autonomie" a parfois été utilisé sans qu'on prenne la mesure de la désertion de ceux qui, justement, cherche simplement à...obtenir une réponse ponctuelle".

D'autres services en France proposés par des bibliothécaires sont
  • le récent SINDBAD (Service d' INformation Des Bibliothécaires A Distance), un service de références de documents (livres, revues, disques, film...) sur tous les sujets et d'informations factuelles : éléments biographiques, faits, chiffres, dates... de la BnF.
  • Les RADis (réponses à distances) de la Bibliothèque Publique d'Information du centre Beaubourg répondent à leur mission de service publique depuis novembre 1997. Ils s'engagent à répondre sous deux jours par mail sur des questions portant sur les documents (localisation, types, informations, orientation...) ou sur des renseignements rapides et factuelles. Courant 2002, les questions posées portaient sur le fonctionnement de la bibliothèque (33 %), des questions bibliographiques (36 %) et des renseignements factuels (23 %).

    Affordance me fait découvrir le service de renseignements à distance
  • Askal (Ask a Librarian) du SCD de Nancy mis en place depuis près de deux ans selon Jean-Charles Houpier et
  • Ses@me basé sur Askal, à Toulouse 2.

    La Cité de la Musique propose un service Question/Réponse assez proche dans la forme de celui de la Bibliothèque municipale de Lyon avec une publication des contributions mais sans constitution de base de connaissance réelle avec un archivage organisé des informations.
    Son contenu est bien évidemment limité au domaine de la musique : « le centre d’informations musicales accueille et répond à toutes les questions concernant la pratique amateur et les formations aux métiers de la musique ».

    Pour ce qui est des bibliothèques étrangères, nous pouvons citer de nombreux exemples encore et c'est le Guichet du Savoir lui-même qui nous les fournit :

    * Des réseaux de bibliothèques :
  • Ask a Librarian : réseau de bibliothèques publiques britanniques qui répond aux questions des résidants de la Grande-Bretagne.
  • Pregunte : las bibliotecas responden : réseau de bibliothèques espagnoles qui s’engage à répondre en moins de 3 jours à tout type de questions.
  • Deutsche internet bibliothek : réseau de bibliothèques allemandes qui s’engage à répondre aux questions en moins d’une semaine.

    * Des sites de bibliothèques :
    - Ask a question : la bibliothèque publique de l’Etat de New York propose un chat, un service Questions/Réponses par mail et un moteur de recherche sur les questions déjà posées.
    - Ask a librarian : la Bibliothèque du Congrès propose un service Questions/Réponses par thème avec la possibilité de discuter avec des bibliothécaires par Chat.

  • Voir aussi :
    Cavaleri, Piero, « Les bibliothèques et les services personnalisés en ligne : De nouveaux produits dans un marché concurrentiel », BBF, 2003, n° 4, p. 24-32
    [en ligne] Consulté le 13 décembre 2005

  • lundi, décembre 12, 2005

    Histoires de classifications...



    Totem Consult nous parle de cet intéressant et original système de classement papier mis au point par Noguchi Yukion, un économiste japonais : The Nogushi Filing System.
    Mode d'emploi: classez chaque document, quelque soit son type (facture, note de réunion, manuel d'utilisateur, etc.), dans une enveloppe type A4 sur laquelle vous inscrivez son contenu. Rangez ensuite les enveloppes (par exemple verticalement sur une étagère) en y insérant les nouvelles du même côté (par exemple à gauche). Chaque document retiré du classement pour utilisation sera remis dans le classement comme s'il était un nouveau document (sur le côté gauche) plutôt qu'à l'endroit où il se trouvait initialement. Ainsi, après un certain temps, les documents inutilisés seront progressivement migrés vers la droite du classement.

    Ce système s'appuie sur l'idée que les gens retiennent plus facilement quand un document a été utilisé pour la dernière fois plutôt que où il a été classé. De plus, avec un système traditionnel de classement par sujet, quelque soit le choix des rubriques, on finit toujours par avoir des documents à classer à plusieurs endroits. Enfin, le traitement de l'archivage est simplifié: il suffit de retirer les enveloppes de la partie droite de l'étagère plutôt que de parcourir l'ensemble des dossiers !

    Le site How to Catalog Your Masonic Library consiste, lui, en la numérisation du livre Classification of the Literature of Freemasonry and Related Societies (comment classer la literature franc-maçonne et les sociétés associées) de William L. Boyden (1991). Un système de classification décimal qui s’apparente peu ou prou au système de classification de la Dewey :
      (M pour Main divisions)
      M00 Généralités
      M10 Histoire et Philosophie
      M20 Usages et Affaires
      M30 Jurisprudence
      M40 Institution et éducation
      M50 Art et Architecture
      M60 Littérature et Musique
      M70 Cercles n’acceptant que des Francs-Maçons
      M80 Femmes dans la Franc-Maçonnerie
      M90 Noirs et Francs-Maçonnerie

    (via catalogablog)

    Le même site souligne le débat tout anglo-saxon qui courre sur la graphie de « catalog », version U.S., (vs « catalogue », version britanique) dont les variantes sont accusées de troubler les bibliothécaires provoquant confusion, gêne lors des recherches et accusées de trahir la valeur professionnelle de normalisation.
    The predominant spelling in Britain (catalogue) differs from the predominant spelling in the U.S. (catalog), but within the U.S. both spellings are commonly used. Both of these different practices create inconsistencies. Although the spelling catalog has long been prescribed in the U.S., it has not fully caught on. The spelling catalog is far more common on the Web than catalogue. The best solution to this dilemma for librarians may be to not use this outmoded term at all.


    vendredi, décembre 09, 2005

    Ma vie privée sur le net : Big Brother et la société de l'information

    Êtes-vous, comme Miss TICS et moi aussi quelque part, avouons-le, techno-dépendants ? A l'ère de la cyber-performance et de la techno-addiction nous rappelle-t-elle, il devient de plus en plus difficile de supporter même les minutes sans internet...


    (Anti-MMORPG ads from Dungeons et Dragons)

    Et pourtant, ce pourrait être mieux puisque nous serons désormais fichés sur internet, selon le récent projet de loi de lutte contre le terrorisme. En effet, Les opérateurs télécoms, les hébergeurs et fournisseurs d'accès, et même les cybercafés devront fournir les données de connexion des usagers : d'adresses IP, numéros d'appels, cartes SIM, etc... à la demande des agents habilités, mais sans qu'il soit désormais nécessaire de passer par la requête d'un juge. Une première.

    Plus loin encore : selon Wired, les Pays-Bas ont décidé de ficher tous leurs citoyens afin de les suivre du berceau à la tombe, à partir du 1er janvier 2007. Les particuliers ne pourront pas accéder à cette base de données, mais le danger de dérive n'en reste pas moins patent.



    Internet Info nous rappelait déjà qu’une requête à son nom sur Google (Googling) est devenu un moyen rapide, simple et pratique d’en savoir plus sur chacun de nous. Le site, dans le billet intitulé "Cherchez Quelqu'un" daté de mai dernier, liste d'ailleurs trois moteurs qui permettent ainsi d'en savoir plus sur chacun de nous en fouillant dans des bases de données publiques (annuaires téléphoniques, enregistrements de propriétés, etc.) : ZoomInfo, Zabasearch et IntelliUS. Ce dernier, comme le note avec inquiétude Olivier Ertzscheid alors sur Urfist Info, va plus loin que les autres en étant capable de fournir (contre espèce sonnantes et trébuchantes) l’historique des déménagements, le casier judiciaire, les dates de mariages et de divorces, les téléphones des voisins, le montant du bien immobilier qu’il possède, une vue satellite de son domicile, etc. Pour vous rendre compte par vous-mêmes, vous trouverez un exemple ici.



    Du 16 au 18 novembre dernier a eu lieu le sommet mondial de Tunis ou SMSI dont la presse s'est faite alors l'écho (cf la revue de presse sur le blog de Tribune Libre) et dont les documents sont accessibles en ligne. L’enjeu y était crucial puisqu’il s’agissait de savoir qui allait contrôler Internet. Pourquoi cela, demande Julien Lombart-Donnet sur ITLignetia ?
    Pourquoi cela ? Internet est un réseau gigantesque, sans doute erratique et –a priori- libre. Cependant, il faut se rappeler que la toile a été pendant bien longtemps gérée par un seul homme, un professeur de Mathématiques Américain Jon Postel. Il décidait par exemple d’attribuer les suffixes derrière les noms de domaine (type .fr, .us, etc.). L’explosion de la bulle Internet et sa formidable expansion à poussé l’administration Clinton à imaginer d’autres alternatives. En 1998, a donc été crée l’ICANN, qui est de compétence mondiale et dont la mission principale est de gérer l’anarchie du web. Le problème qui se pose dès lors est la possibilité d’infogérance des USA auprès de cette société Californienne, qui peut exercer un droit de veto sur les décisions de cette dernière. Par ailleurs, l’ICANN gère outre les suffixes de domaine, l’attribution des IP, ce qui est prédominant dans les échanges d’ordinateurs. Enfin, elle supervise aussi les 13 root servers, sur lesquels repose l’architecture de l’Internet que nous utilisons.

    De fait, de menues disputes sont apparues çà et là - difficulté à créer le «.eu » pour l'Union européenne, mauvaise gestion présumée du «.iq » irakien, etc. - sans que jamais la preuve formelle d'une intervention américaine, ou d'un fonctionnement biaisé de l'Icann, soit apportée par les plaignants. Mais rassurez-vous, finalement sur cette question de la gouvernance d'Internet, les Etats-Unis conservent le contrôle de l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l'organisme en charge des noms de domaines, l'administration américaine avait fait savoir qu'elle n'abandonnerait pas ex abrupto son « rôle historique ». Au moins annonce-t-on la création d'une nouvelle institution de régulation de la Toile, le Forum pour la gouvernance de l'Internet (Internet Governance Forum, IGF) où siégeront les gouvernements, mais aussi des représentants du secteur privé et de la société civile.

    L'autre grand sujet était le respect de la liberté d'expression, largement relayés durant le SMSI à l'intérieur du sommet par la délégation suisse co-organisatrice du SMSI, et qui trnachaient avec les déclarations de la Chine appelant à plus de contrôle de la toile auront clairement montré les lignes de fracture très fortes au sein de la société de l'information réunie à Tunis. "Les technologies de l'information et de la communication sont de plus en plus présentes dans notre vie quotidienne et leur impact négatif se fait de plus en plus jour", déclarait le vice Premier ministre chinois. Au final, rien de bien concret n'en est sorti si ce n'est que la Tunisie n'était pas le meilleur endroit du point de vue des droits de l'homme pour organiser un tel sommet.



    Les bibliothèques étaient aussi directement concernées par ce sommet même si de mainère moins visible. D'ailleurs l'IFLA (International Federation of Librarians Associations and Institutions) a publié à cette occasion le manifeste d'Alexandrie (i.e. adopté à Alexandrie, Egypte, à la Bibliotheca Alexandrina, le 11 Novembre 2005 dernier) qui revient sur le rôle des bibliothèques dans la société de l'information et insiste, à l'endroit des gouvernements, sur l'importance et les enjeux d'une VRAIE politique publique.
    Ce manifeste énonce aussi quelques chiffres qu'il est bon de rappeler pour relativiser certaines initiatives (Open Content Alliance, Google Books et autres) : selon lui, il y a dans le monde
  • plus de 500 000 bibliothèques,
  • 15.000 km de rayonnages de bibliothèques,
  • plus de 500 000 connections à Internet dans les bibliothèques,
  • 1,5 trillions de prêts chaque années,
  • et 2,5 milliards de lecteurs inscrits.

    Ce manifeste intervient après une autre La proclamation d'Alexandrie sur la maîtrise de l'information et l'apprentissage tout au long de la vie qui selon Formist Information, propose une définition assez large de la maîtrise de l'information, allant au delà de la définition "classique" en insistant sur les facteurs économiques liées à cette maîtrise.
    (via Affordance.info et Formist information)



    Je terminerais en renvoyant vers ce dossier sur les chiffres-clef de l'usage de l'internet( série d'informations chiffrées sur l'état de l'Internet en France et dans le monde: nombre d'utilisateurs, coûts d'accès, fournisseurs d'accès, marchés, etc.) disponibles sur le Journal du Net. Affordance souligne alors le "recul" depuis 2003 des pratiques de téléchargement alors que l'on n'a jamais autant parlé des risques et dérives (supposées) dudit téléchargement, que ce soit dans le cadre du projet DADVSI ou bien de celui de Google Books. Vous trouverez également sur cette autre page les 100 sites les plus visités par les européens. (source : Totem Consult)

  • mercredi, décembre 07, 2005

    « The Search » et le droit d’auteur

    What do I see ?

    J’avais promis à FabriceD que je reviendrais sur le projet Google Print. Mais depuis cette annonce, nombre d’événements se sont déjà produits, dont le fait le plus marquant est que l’entreprise américaine en a changé le nom : il s’agit désormais de lire Google Book Search.

    Google a depuis débarqué en France et obtenu l’imprimatur du directeur de la BnF himself : à l'occasion de la foire du livre de Francfort, le moteur avait en effet annoncé l'ouverture de son service Google Print en Europe via 8 sites localisés : Italie, Allemagne, Hollande, Autriche, Suisse, Belgique, Espagne et bien sûr France. Un accord ensuite fut passé avec des éditeurs pour leur permettre de faire numériser leurs livres à Mountain View, le siège du géant américain. Les éditeurs doivent alors percevoir une commission sur les liens sponsorisés que Google n'oubliera pas d'intégrer aux résultats. Par ailleurs, un lien sera présent directement vers leur boutique en ligne de l'éditeur s'il en possède une.

    Parmi les projets concurrents citons donc la bibliothèque européenne, connue aussi sous le sigle TEL (The European Library), donne accès aux catalogues de 43 bibliothèques nationales d'Europe parmi lesquels, des membres dont les collections sont déjà intégrées : Allemagne, Finlande, France, Italie (Florence), Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Slovénie et SuisseICCU (l'institut de catalogage central italien) et CENL (la Conférence des directeurs de bibliothèques nationales d'Europe). Les collections de 34 autres bibliothèques nationales seront intégrées dans une phase ultérieure, l'objectif étant de "Rendre accessible l'univers du savoir, de l'information et des cultures de toutes les bibliothèques nationales d'Europe".

    Du côté des deux autres moteurs géants, Microsoft a lui aussi annoncé l’ouverture d’un grand service de bibliothèque numérique : MSN Book Search, prévue courant 2006. Microsoft vient par ailleurs de s'engager dans un partenariat avec la British Library de Londres (une des deux bibliothèques nationales européennes à ne s’être pas engagée dans le grand projet européen) pour numériser et mettre en ligne 25 millions de pages, soit l'équivalent de 100.000 livres. Enfin, MSN s’associe aussi à l’Open Content Alliance (sic) espérant ainsi sinon barrer le chemin du grand Godgle, au moins lui mettre des bâtons dans les roues. L’ambition de ce projet lancé par Yahoo et ses partenaires (Adobe, European Archive, HP Labs, Internet Archive, National Archives (UK), O'Reilly Media, Prelinger Archives, University of California, University of Toronto et ... Yahoo!) est de garder une trace de la plupart des médias disponibles.

    Plus discret mais non moins efficace, Amazon a annoncé depuis peu un programme assez proche du Google Book Search avec “Pages” (qui permet d’acheter en ligne des extraits d’un livre) et “Upgrade” (qui permet au client ayant commandé un livre physique d’avoir accès en permanence et en intégralité à sa version numérisée). Mais Amazon se targue, lui, du soutien du monde de l’édition.

    La quatrième voie nous est finalement rappelée par Hubert Guillaud sur Lafeuille qui cite des bibliothèques construites par les usagers, comme Gutenberg.org ou WikiLivres (et sur le site du ministère de la culture, la liste des bibliothèques ayant des collections numérisées).

    Une revue de presse datant du 08 novembre est disponible sur le blog du réseau URFIST tandis que l’ABF a récemment mis en ligne les powerpoints de la journée "Bibliothèques numériques : Où en sommes-nous ?" (via Affordance).

    Hubert Guillaud toujours mais sur InternetActu.net, pose une question intéressante par rapport à ces projet et états de force : La numérisation des livres sur le net va-t-elle réécrire le droit d’auteur ?. Plus encore, l’action en justice intentée à l’encontre de Google par la Guilde des auteurs et l’Association des éditeurs américains pourrait-elle amener la justice à préciser ou redéfinir les limites du copyright ?

    J’en viens aux alertes qui secouent la blogosphère professionnelle ces derniers temps : celle-ci en effet se mobilise contre le projet de loi DAVSI (Droit d’Auteur et Droits Voisins dans la Société de l’Information), adaptation du droit d’auteur français à une directive européenne (EUCD) datant de 2001 (j’en avais déjà parlé ici).

    Deux points sont très discutés ces derniers jours qui sont la question des exceptions au droit d’auteur puisque dans le projet aucune exception n’est prévue pour les bibliothèques ni pour l’enseignement. Le deuxième point porte sur la protection juridique des DRM, Digital Right Management : le projet de loi légalise l’utilisation de mécanismes anti-copie sur les fichiers et supports et criminalise non seulement les actes, mais aussi les dispositifs techniques de contournement de ces mécanismes de protection. Autrement dit, est assimilé à de la contre-façon le fait de concevoir, diffuser ou parler de ces dispositifs anti-copie. Bibliothèques et logiciels libres : même combat ! Une pétition est en ligne lancée il y a 5 jours par le collectif EUCD et qui réunit déjà 20.000 signatures. (voir les articles d’Homo Numericus, et Got a props de la loi, de Figoblog et Formats Ouverts sur la question des DRM ).

    A lire enfin, le dernier numéro de Cite&Insight qui propose un dossier sur les projets de numérisation de l'Open Content Alliance et de Google : les contenus (sont-ce des e-books ou seulement des e-texts ?), les procès (en quoi ce type de projet nuit-il aux auteurs, aux éditeurs ?), les questions de copyright (où finit le fair use ?). (via BiblioAcid)

    Je signale enfin la traduction par Mitternacht d’un article de Wired recensant les différents modules développés par Google. Il manque le dernier GoogleAnalytics, le but étant de comptabiliser le trafic sur chacune des pages du site et de répercuter les infos dans l'algorythme du moteur. (via Miss TICS) . Dans cette même optique de guerre des moteurs, MSN et Yahoo ne sont pas en reste, le premier lançant Fremont, une offre de petites annonces qui concurrence le récent Google base, tandis que Gtalkr est un nouveau service lancé il y a 2 jours permettant d'accéder à son compte Google talk en ligne via son navigateur et que Gmail vérifie maintenant vos virus, en proposant de les analyser à chaque réception ou envoi… Voici une page recensant tous les services proposés par Google (via ITLigentia) en plus du Google sitemap.

    Une dernière information à propos de Google : sur Web Rank Info, Olivier Duffez nous donne l’adresse d’un fil RSS regroupant tous les blogs officiels de Google.



    Edit du 08 décembre : 3couleur nous montre comment visualiser l'intégralité des pages d'un livre trouvé sur Google Books. Merci Google...