mardi, mai 30, 2006

l’Ecole de Bibliothéconomie et des Sciences de l’Information de Montréal

« J'ai pu trouver ce que je cherchais parce que je suis monté sur les épaules de la génération qui m'avait précédé. »
Bernard de Chartres (Merci Nicolas)


C’est avec cette citation que s’ouvre le site web de l’EBSI, l’Ecole de Bibliothéconomie et des Sciences de l’Information de Montréal qui forme, avec l’Enssib, l’un des principaux centres de ressources francophones en Sciences de l’Information.

En tant qu'établissement, l'EBSI est rattachée à l'Université de Montréal, et plus précisément Ses programmes à la Faculté des Arts et des Sciences (FAS) dont relèvent ses diplômes de maîtrise en sciences de l'information et de Ph.D. en sciences de l'information. Ainsi, dans le respect de la mission de l'Université, l'EBSI a pour mission de :
  • former des professionnels et des chercheurs à la gestion de l'information consignée et des connaissances en vue de maximiser leur transfert et leur utilisation dans la société ;
  • contribuer à l'avancement des connaissances et des pratiques en gestion de l'information par ses activités de recherche aux plans national et international.

    L'autre influence manifeste est celle de l'American Library Association (ALA) qui lui a valu son programme de maîtrise. Un diplôme devenu maîtrise en sciences de l'information (M.S.I.) dès 1998. L'École offre également, depuis 1983, un certificat en archivistique et depuis 2001, un certificat en gestion de l'information numérique. Enfin, depuis septembre 1997, l'École dispense un programme de doctorat en sciences de l'information (Ph.D.), et propose même les trois thèses complétées en accès libre, deux d'entre elles faisant partie de la Liste d'honneur du doyen de la Faculté des études supérieures, ce qui signifie que le nouveau docteur a réussi de manière exceptionnelle l'ensemble des cours et des séminaires de son programme et que sa thèse a été évaluée, à l'unanimité des membres du jury, comme faisant partie des meilleures du domaine scientifique concerné.

    Régulièrement, on entend parler de cette école incontournable dans le paysage documentaire. Hervé Le Crosnier, fondateur de la liste de diffusion Biblio.fr, professeur au Département d'informatique de l'Université de Caen était ainsi invité à l'EBSI au premier trimestre 2006 et nous a gratifié d'une série de quatre conférences sur le Web. (Les autres conférences du cycle sont disponibles ici).



    Sur le site, on trouve également MetroMeta, un outil pédagogique de présentation de normes, initiatives et ensembles de métadonnées utiles au secteur des sciences de l’information sous une forme graphique originale rappelant celle d'une carte de métro. En passant avec la souris sur chaque nœud de la version en ligne, vous obtenez la forme développée de l’acronyme et en sélectionnant l’une des lignes, des précisions sur chaque norme. Conçu par James Turner de l’EBSI (Montréal) en 2003, ce travail a été commandité par le GRIV (groupe de recherche sur l'information visuelle) dont l'un des objectifs est de produire des outils pédagogiques sous forme graphique. Il a été conçu au sein de l’EBSI et est maintenu par l’équipe de projet MétroMéta (cf ce billet de Dalb).

    L'Ecole propose encore un certain nombre de ressources en Sciences de l'Information :
  • Une liste de liens
  • Des sites web en relation avec les enseignements dispensés
  • Un thésaurus des termes les plus fréquemment utilisés
  • La bibliothèque de Bibliothéconomie qui semble vraiment incontournable dans le domaine.
  • Enfin les étudiants publient leurs bulletin et périodiques.

    Pour finir, et parce que c'est cette nouvelle qui m'a poussé à me pencher sur l'Ecole, Jean-Michel Salaün, directeur de l'Ecole de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI) à Montréal, vient d'ouvrir son "bloc-notes" (RSS) avec ce descriptif : Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique. Les catégories apparaissent comme autant d'onglet en haut de pages et abordent des thèmes économiques, sociologique, juridique, surle monde de l'édition, de la télé, des télécoms, du e-commerce, du Web 2.0 ou des moteurs.

    Assurément, un blog à ne pas manquer et agréger d'urgence.

  • mercredi, mai 24, 2006

    Academics Blogging Libraries

    Je reprends l'idée à Marlène...

    Après la transformation en blog du Tour de Toile du BBF, et alors que paraît un nouvelle revue sur le Web librarianship, quelques bibliothèques de l'enseignement supérieur français se mettent (ou se sont mises, plus exactement) à bloguer. Vous retrouverez ainsi sur la Toile :

  • Metz Around, un blog annonçant la lettre de veille bimestrielle du SCD de Metz dont les numéros traitent successivement des bibliothèques numériques, de l'Open Access et d'une présentation succinctes d'outils (Blog, wiki, RSS).
    Ce webzine se propose tous les deux mois de faire une synthèse sur un sujet d'actualité lié aux nouvelles technologies dans les bibliothèques universitaires. Le format volontairement réduit ne permet pas, bien entendu, de prétendre à l'analyse détaillée ou à l'exhaustivité.

  • Weblogue du ClubMed : le blog de la BU médecine de Nice est d'abord à visée interne. Il reprend depuis novembre 2004 (sous Blogger puis depuis novembre 2005 sous Dotclear) des informations issues de la Blogosphère, informe sur les nouvelles acquisitions et mises à jours des bases notamment de périodiques, sur les formations internes, évoque la politique d'Elsevier, des changements informatiques au niveau de l'Université plus quelques sujets moins sérieux (et apparemment au début il y avait de grands débats...:p)

  • Le blog du service des recherches documentaires du SCD Toulouse 2 est quant à lui tout récent (début mai 2006), propulsé par Wordpress et pointe en des billets courts vers des ressources disponibles sur le web : articles, dossiers, compte-rendus de journées... sur le monde des bibliothèques, les bibliothèques numériques, le web, l'archivage électronique etc... Il dispense également des informations sur les abonnements pris par le SCD.

  • La Bibliothèque de l'IUT de Dijon propose quant à elle un blog depuis janvier 2005. Elle y parlme de ses propres actualités, les acquisitions, l'arrivée du Wifi, mais également ddonne des informations sur les concours proposés aux étudiants... A noter que la bibliothèque précise lorsque c'est le cas si le billet est périmé ou non et le change alors de catégorie vers une consacrée à ces articles archives.

  • A Paris, la Bibliothèque InterUniversitaire de Pharmacie a ouvert un blog depuis janvier 2005, avec un billet Comparant trois bases de données dans le domaine bio-médical : BIOSIS Previews, EMBASE et Medline. Orienté usagers, ce site se veut l'écho des manifestations, symposiums et colloques pouvant intéresser les chercheurs, mais également d'articles de réflexions, y compris sur le Web sémantique ou les blogs, des tests mis à disposition des chercheurs par la BIUP...

  • le réseau documentaire de l'Ensam a ouvert un blog en mars 2006 qui évoque les actualités de la Bibliothèque et donne des informations pour les étudiants à propos des stages, des conférences, propose un panorama de presse en plus d'infos sur les ressources documentaires.
    nous pourrons vous informer des nouveautés concernant la documentation à l'ENSAM : nouvelles bases de données, tests en cours, catalogues. Nous souhaitons aussi qu'il devienne un lieu d'échange des sources d'information dont nous avons besoin, d'actualité sur l'information en sciences de l'ingénieur. Il peut également devenir un outil d'auto-formation aux ressources documentaires.


  • Le Consortium COUPERIN, s'il ne possède pas de blog à proprement parler propose néanmoins un fil RSS informant sur l'état des négaciations et la vie du Consortium (liste des négociateurs, cadre général des négociations...).

  • Du point de vue de la formation enfin on citera les blogs institutionnels des URFIST et de Formist.

    A noter enfin un texte qui commence à résonner un peu dans le milieu professionnel et que je ne serais pas étonné de voir resurgir sur une liste de diffusion. Il s'agit d'une sorte de projet 2007 pour les bibliothèques universitaires tirant à boulets rouges sur Couperin, le ministère et faisant certaines propositions pas très conventionnelles. L'auteur, manifestement de la profession, demeure anonyme mais utilise le pseudo éloquent d'Eugène Morel dans un mail à Olivier.
    Ce document n'est pas non plus une analyse détaillée de la situation des Bibliothèques Universitaires, mais un bref programme, une courte liste de propositions regroupées en trois ensembles qui visent à:
    1. achever l'intégration des Bibliothèques Universitaires dans leur université
    2. modifier la façon dont elles travaillent entre elles et avec leurs partenaires nationaux
    3. modifier profondément les emplois dans les Bibliothèques Universitaires

    Alors certes, la liste, établie aussi par la désormais incontournable Bibliopédia viens-je de m'apercevoir, est encore loin de celle impressionnante que propose le blogging libraries wiki, maintenu par Amanda Etches-Johnson de Blogwithoutalibrary, mais c'est un bon début, et je suis certains que d'aucun-e s'attachent déjà à proposer une telle contribution à leur établissement.

    Pour compléter on pourra évoquer ces blogs d'établissements que sont ceux de l'INIST, consacré au mouvement Open Source et intitulé : Libre accès à l'information scientifique et technique ou celui de Grenoble Université Campus Ouvert.

    Je terminerai par ces informations montrant que non seulement certaines universités se mettent au podcasting, mais en plus la présidence elle-même blogue...

  • Le jargon bibliothéconomique

    Je faisais l'autre jour une formation auprès de mes collègues au sujet du site internet. Je leur rappelais les différentes ressources que nous mettions à disposition de nos usagers et les différents moyens pour nos usagers d'y accéder. Que pouvaient-t-ils avoir à partir des postes de la BU, à partir des postes de l'Université, à partir de chez eux... Comment accéder aux ressources électroniques via le portail de l'Université, qu'y trouvait-on, qu'est-ce qui se trouvait sur notre site web etc... La formation se passait bien jusqu'à une remarque qui, en soi, semblait un peu éloignée du sujet mais finalement pas tant que ça.

    La question portait sur le vocabulaire utilisé. Comment nos usagers vont-ils comprendre la différence entre documentation numérique et documentation électronique ? Vaut-il mieux parler de ressources numériques (ou électroniques) ? Je répondis que je préférais parler de numérique parce que électronique évoquait une autre réalité pour moi. Quant à documentation ou ressource, peu importait du moment qu'on gardât partout la même dénomination.



    A partir de là, on me rappela de ne pas parler de SCD, terme doublement honni puisqu'en plus d'être un acronyme, il n'évoquait rien encore aux usagers habitués à la sempiternelle Bibliothèque universitaire. De même, on me fit remarquer que le terme de périodiques était incompréhensible pour nos usagers et qu'il valait mieux employer à sa place celui de revues.

    Je comprends que nombre des termes que nous, bibliothécaires, employons devant nos usagers soient pour eux déconcertants. Les acronymes tels que "OPAC", "CADIST" ou donc "SCD" apparaissent vides de sens, de même que des noms comme "booléens" (et je ne suis pas certain que l'"opérateur" soit mieux compris). La plupart des étudiants ne savent pas même ce qu'est un "ISBN". Parler de périodiques ou de monographies, ainsi, au mieux renverra à d'autres réalités, au pire ne sera pas compris du tout.

    Il faut dire que les bibliothécaires sont retors puisque leurs périodiques sont des revues, les fantômes, des planchettes sises dans les rayons évoquant des ouvrages, les usuels deviennent des ouvrages de références, le bruit et le silence désignent un surplus ou une absence de réponses pertinentes, le désherbage une opération d'épuration des collections, précédée ou non d'un récolement, le magasin, l'endroit où sont entreposés les ouvrages anciens, la banque, le bureau où qui sert aux prêts/retours ou aux renseignements etc... et ne parlons pas du conservateur ^^

    Parfois, alors même qu'ils ne savent pas ce qu'est une bibliographie on leur parle de base de données bibliographique, factuelle, donnant accès à du texte intégral... Comment ne pas les noyer derrière ce flots de nouveautés aux caractères occultes ? Le "texte intégral", ils comprennent, voilà peut-être ce qui les pousse à éviter les premières pourtant très importantes lors de recherche d'information et à ne se concentrer que sur les secondes, ou plus exactement sur une ou deux bases.

    Puis finalement je me rends compte que des mots apparemment simple sont loin de l'être et que s'ils voient ce qu'est un index ou un catalogue, nos lecteurs ne comprennent pas toujours vraiment ce qui se trouve derrière.

    D'où l'intérêt aussi des formations.

    Cependant, si je suis d'accord pour utiliser un vocabulaire plus adapté, je suis également partisan de ne pas tout transcrire. Je pense ainsi que si on n'explique jamais aux usagers les termes, exacts, que nous employons, ils n'apprendront jamais leur signification. J'estime qu'il convient d'avoir une démarche pédagogue et pas seulement condescendante. Idéalement, susciter la question de l'usager quand il rencontre un terme nouveau.

    Pour terminer, je vous renvoie vers Karen auteure de Library web Chic qui énumère dans un billet un certain nombre de bonnes pratiques :
    Best Practices

    1. Test Understanding and preferences - use your data, share your data
    2. Avoid - or use with caution - terms that users often misunderstand
    3. Put natural language on top level pages - target words (Book or Article)

      Introduce to more precise ternical terms on lower-level pages
    4. Provide intermediate pages
    5. Provide Alternative Paths - put “Find Articles option on Find Journals page and within catalog”
    6. Enhance or eplain potentially confusing terms
    7. Be consistent

    vendredi, mai 19, 2006

    Le BBF blogue

    BBF est un acronyme pour le Bulletin des Bibliothèques de France. C'est la revue française de réflexion consacrée aux bibliothèques et aux services de documentation la plus importante en France éditée (ou simplement hébergée ?) par l'Enssib. Un numéro paraît tous les deux mois environ et traite de thèmes comme sur le monde des bibliothèques (Les étudiants en bibliothèque, Acquérir aujourd'hui, Formation des usagers, Le renouvellement des générations, Les ennemis de la bibliothèque, Bibliothèques et proximité, Lire à l‘école, Services à distance) ou sur des thèmes culturels (la Liberté de l'information, Cultures et religions, Littératures étrangères, Les topographies du savoir) pour ne citer que des thèmes de dossiers récents.



    Créé en 1956, le BBF existe également sous forme électronique dès 1995 sous format pdf et 2001 en XML. L'accès en ligne est gratuit, facilité par un moteur de recherche performant, et reprend quasiment tous les numéros parus depuis la création de la revue.

    La mise en ligne cependant de la revue n'est pas une simple numérisation des exemplaires du périodique. En effet, en plus des rubriques, régulières ou non, que l'on peut trouver dans la version papier :
    1. une rubrique Dossier, composée d’articles portant sur un thème donné sur les bibliothèques, leur environnement culturel, social, éducatif ou politique, en France et à l’étranger ;
    2. une rubrique À Propos, qui présente des articles indépendants sur les bibliothèques et sur les disciplines qui concourent à leur activité ;
    3. une rubrique Débat, qui propose des articles sur un sujet prêtant à discussion ;
    4. une rubrique Tour d’horizon, qui rend compte de colloques, de rencontres et de manifestations tenus en France ou à l'étranger ;
    5. une rubrique Critiques, qui analyse des ouvrages nouvellement parus, des titres électroniques et des revues européennes récentes.

    En plus de ces rubriques donc, la version électronique se voit enrichies d'apports et d'informations supplémentaires.
    1. Le Panorama du web présente une sélection de sites traitant du thème du Dossier de chaque numéro, il est accessible à partir du sommaire à la suite du Dossier. Il faut néanmoins savoir qu'aucune mise à jour ni maintenance des liens référencés ne sont assurées après la date de consultation indiquée tandis que les textes ne restent en ligne qu'un an et ne sont pas archivés.
    2. L’agenda signale les manifestations qui intéressent directement ou indirectement le monde des bibliothèques, en France ou à l’étranger.
    3. Le Tour de Toile est un blog proposant une veille sur l’actualité des bibliothèques, de la documentation, et de l’information scientifique et technique. Les informations relevées sur le web proviennent essentiellement de publications électroniques, de sites ou de blogs.
    Le 17 mai dernier, donc, Yves Alix, rédacteur en chef de la revue annonce la transformation du Tour du Toile en blog, afin, dit-il de suivre au plus près l'actualité, mais également de mener des réflexions plus approfondies sur les mutations en cours ou les diverses appréhensions des métiers de l'information, entre autres exemples. L'adoption du format blog se comprend par la facilité et la simplicité du support en premier lieu et en second lieu par son ouverture à des contributeurs extérieurs grâce au système des commentaires, le nouveau Tour de Toile proposant deux fils RSS, dont un spécifique aux commentaires. Dernière information, le blog du BBF est propulsé par DotClear :)

    Bravo donc pour cette initiative qui nous permettra de suivre plus aisément les billets d'information de cette rubrique souvent très intéressante et bonne continuation.

    jeudi, mai 18, 2006

    Jeux vidéo et bibliothèques

    A l'heure des débats sur ce qu'est et concerne la bibliothèque 2.0, notre petite biblioblogosphère francophone ne cesse de grandir. Dernier en date (à s'être signalé pour le moins) : JvBib, un blog sur les Jeux vidéo et les bibliothèques.



    Son auteur, Laurent, est le secrétaire de nous a informé de la création de son blog par les canaux professionnels, comme un message dans Biblio-fr, information reprise également par l'ADDNB, l'Association pour la Diffusion des Documents Numériques en Bibliothèques, une association qui a fêté en mars dernier ses 10 ans et qui fut créée pour développer l’utilisation de tous les documents numériques (logiciels, cédéroms, Internet, etc), pour encourager la coopération entre les bibliothèques et favoriser la communication avec les éditeurs, organismes et associations concernés.
    Nous voulons être un lieu de réflexion sur les questions d’ordre technique, administratif et juridique concernant les documents numériques, notamment le prêt et la consultation sur place des cédéroms. Nous voulons aussi être un lieu d’échange, de partage et de diffusion des expériences, des compétences et des savoir-faire acquis par ses membres dans le domaine du numérique.
    Le site, de fait, propose de nombreux dossiers sur des sujets comme la RFID (Identification par radio-fréquence), la numérisation, l'environnement juridique et institutionnel, et tient un rapide compte-rendu sur la DADVSI (vois surtout à ce sujet le site de l'Interassociative).

    Pour revenir au blog sur les jeux vidéo, notre auteur explique dans un avant-propos que le but de JvBib est de "réfléchir dès aujourd'hui aux questions qui se poseront dès lors que nous aurons à acquérir, conserver et proposer au public le patrimoine vidéoludique. Il s'agit également d'y découvrir différents aspects du jeu vidéo au travers de son histoire, d'en présenter l'évolution."

    Il est vrai que peu de bibliothèques proposent encore un tel support. Je me souvient lorsque j'étais responsable d'un secteur multimédia en bibliothèque municipale que cette question avait été posée et discutée entre les collègues, les uns arguant que les jeux (d'une manière générale) n'avaient pas leur place dans nos rayons, les autres qu'il fallait proposer aux usagers des documents aptes à leur plaire et les faire venir, un peu au titre d'appât. La grande crainte également était que des jeunes s'accaparent les ordianteurs publics à deux, trois, six derrière un même écran. Finalement la poire fut coupée en deux et nous pûmes acquérir des jeux PC (puis Mac) mais uniquement pour le secteur jeunesse. Pas de jeux pour les ados, ni pour les adultes. Ces jeux étaient en prêt, et certains installés sur des machines protégées pour permettre aux plus jeunes de s'amuser sur place. Nous avions même acquis un clavier spécial pour initier les bébés aux joies de l'ordinateur, au grand déplaisir des parents.



    En effet, ces derniers amenaient leurs chers enfants pour lire des albums et passer un peu de temps ensemble au lieu de quoi les petits criaient pour aller sur l'ordinateur, pleuraient, ne voulaient pas laisser la place au suivant et faisaient tout un cinéma. Nous avons sérieusement reçu des plaintes à ce sujet de papas et mamans déçus de voir l'après-midi de détente se transformer en véritable épreuve de force.

    Les autres jeux que nous avions choisis étaient des jeux d'aventure et de réflexion comme les jeux de l'oncle Ernest qui reçurent un accueil sans précédent. Exit toute violence. Il fallait en fait que ces documents respectent notre charte documentaire; au même titre que les ressources papiers mais également que notre sélection de sites web.

    Je pense donc qu'un tel blog serait certainement très intéressant au su des questions que le sujet soulève. La place du jeu en elle-même en bibliothèque pose déjà des problèmes et je me souviens n'avoir vu qu'à la bibliothèque municipale de Roubaix des livres de jeux de rôles, campagnes et livres de jeu, classés à côté des ouvrages sur les échecs. Mais je concède n'avoir pas tout visité non plus ^^.

    Pour terminer, un petit tour des billets que vous pouvez trouver sur le site :
  • Cinéma et Jeu vidéo : développement d'une
    grammaire narrative propre à chaque art et construction d'une légitimité
    culturelle
  • Évolution des techniques sonores du jeu vidéo illustrée par le générique de Monkey Island
  • Chevaliers des arts et des lettres
  • Gaming in Libraries: pourquoi le jeu vidéo en bibliothèque?
  • Le jeu vidéo et la BnF

  • mardi, mai 16, 2006

    Librarian songs

    Certains jouent avec des cartes un peu à la manière de la Bibliothèque municipale de Springfield et se font ainsi de petites collections bien sympathiques, d'autres créent des posters, d'autres encore se pointent sur des cartes pour remporter la palme de la biblioblogosphère américaine :) mais c'est sans compter sur l'arrivée d'un nouveau mode de communication : la chanson.

    Avec en premier lieu ce superbe clip chanté par Lloyd, le Llama bibliothécaire sur la grande diversité de la biblioblogosphere, qui n'est pas sans faire penser (paraît-il) à la chanson "I wanna be a librarian" de Rebecca Angel (choisir ensuite la chanson voulue).

    Avec surtout la chanson, très librarygeek, de Peter Bromberg sur le blog El Tuo in Town dont je recopie les paroles ici :

    I’ve been Stephen Cohened and Michael Stephened,
    I’ve been Jenny Levined and George Needhamed

    I’ve been shifted, tamed and library dusted
    And it’s all good to be radically trusted
    But I need one second please to just catch my breath!

    I’ve been mashed up and OPML'd
    Seen API’s and I think they’re swell

    I’ve been linked and kinked and blogrolled too
    I’ve been wiki’d, flickr’d, furled, squidooed
    But my lens just cracked and I don’t know what to do!

    I’ve been typepadded, been wordpressed
    I’ve been bloggered twice, I’ve been RSS’d

    I’ve been virtually bootcamped, el two oh’d
    Seen just about everything could be showed
    I got ajax, java, feedster, and odeo

    I’ve been technoratied and rocketboomed
    I’ve been podcasted and you-tubed

    Been tagged and memed and permalinked
    I’ve been tracked back, facebooked, and even winked
    Lost ma myspace password, what’s a boy to do?

    I seen Jotpsot, Gmail and suprglue
    Listened to Pandora, podpop, itunes too

    Read 43 things, and rode the cluetrain
    Frappr'd and friendstered till I was numb in ma brain
    Everything’s changing I hope I don’t go insane.

    Gettin' Blogger cred for my service creed
    I got Library Garden and plenty of seed

    My post's been hosted, my feeds been fed,
    Got something to say that ain’t been said,
    But I just discovered somebody hacked by feed

    (I ain't quittin' my day job...)


    EDIT : Marlène m'informe de l'existence d'un groupe appelé Library Science auteur d'un album sorti en 2004 et appelé High life honey.
    Library Science, Seattle's "deep-geek-art-dub" band, create theatrical, groove-oriented dub music using old recording techniques invented by artists of the 1970s, but in their own unique, oddball way.
    Ma connaissance musicale étant quasi nulle ^^ je suis incapable de dire ce qu'est la dub musique, mais j'ai trouvé les mélodies (il n'y a pas de paroles) sympa, rythmées et relativement douces à la fois. Bref, j'ai bien aimé ^^

    vendredi, mai 12, 2006

    Jeudi Prochain et Jasper Fforde

    Avez-vous jamais rêvé d’entrer dans les livres, de rencontrer certains personnages comme on le ferait de personnes illustres, poètes, aventuriers, célébrités, vous croire pour quelques temps leur semblable et vivre à leur côté ?



    Thursday Next est l’héroïne des romans de Jasper Fforde. Elle fait partie du département d’opérations spéciales 27, la brigade littéraire en charge des faux et des plagiats. Dans son univers, en effet, la littérature et les œuvres de fictions ont acquis une notoriété inégalée auprès du grand public. Ainsi, à notre instar, les auteurs y apparaissent comme des personnes illustres, leurs maisons lieux de visite et les manuscrits originaux représentent des trésors nationaux inestimables. Mais au-delà, chez elle, les Baconiens sont une secte voulant prouver la non-existance de Shakespeare, qui pourtant jouit d’une célébrité telle que les shakesparleurs, des automates récitant quelques vers d’une pièce du dramaturge pour une piécette, ornent tous les coins de rue. Pourtant, la preuve la plus flagrante de cet engouement universel pour la littérature réside peut-être dans les noms des citoyens qui reprend celui d’un auteur illustre ajouté à un numéro… Art et littérature se voient plus vénérés encore que la religion , la télé ou le foot, tandis que la société est trusté par une méchante multinationale appelée Goliath.

    Les romans de Jasper Fforde sont des œuvres à part : uchronies, ni romans fantastiques, ni romans policiers, ni romans humoristiques, ils sont un peu tout cela à la fois tant les étrangetés et les paradoxes se fondent de la manière la plus naturelle possible dans son monde. Pensez donc : tandis que le père de Thursday voyage dans le Temps, elle-même possède un dodo régénéré (version 1.2), participe à une représentation de Richard III aux allures de Rocky Horror Picture Show, discute avec des néanderthaliens et assiste à la grande migration annuelle des mammouths autour d’un pic-nic lorsqu’une voiture lui tombe sur la tête ! Mais la particularité la plus fantastique du roman, et de l’héroïne, réside dans sa capacité à entrer dans les livres comme un touriste irait visiter une ville ou un pays étranger, pouvant par là-même modifier la trame de l’histoire et provoquer l’ire de l’insoupçonnée Jurifiction, la police interne des livres !





    Ces romans sont surtout emplis de références aux grands auteurs anglo-saxons, Thursday courant après un manuscrit rare de Dickens, pénétrant dans le Jane Eyre de Charlotte Brontë à la poursuite d’un démon particulièrement retors, et enquêtant sur l’identité réelle du grand Wiliam Shakespeare. Tout cela rien que dans le premier tome. C’est Lewis Caroll qui lui se taille la part belle dans Délivrez-moi puisqu’on y retrouve l’homme à la cloche et les boojums issus de la Chasse au Snark et l’inénarrable chat du Cheshire, improbable bibliothécaire de la Grande Bibliothèque, une bibliothèque infinie qui contient tous les livres qui furent, sont et seront jamais écrits (et pas uniquement publiés), un peu comme la bibliothèque de Babel de José Luis Borgès (texte intégral). On retrouve également Jane Austen, Franz Kafka, Beatrix Potter et bien d’autres… Des références qui peuvent échapper au lecteur français et qui je pense compliquent légèrement la traduction mais des références qui ne font qu'enrichir le roman et augmenter le plaisir de la lecture.

    Je n’ai pas conseillé beaucoup de livres jusqu’à présent – à dire vrai, aucun ^^ - mais celui-ci, vraiment, ne le ratez pas. En plus d’un chef d’œuvre, c’est un plaisir immense que vous retrouverez à la lecture de ces deux tomes, en attendant la sortie du troisième prévue pour cet été, du moins je l'espère...

    EDIT du 11 octobre 2006 : Ma librairie en ligne vient -enfin- de m'avertir de la sortie du tome 3 : Le puit des histoires perdues.

    mercredi, mai 10, 2006

    L'ABES change de look



    Je suis littéralement débordé en ce moment et ça commence à m’agacer, notamment parce que j’ai des idées de billets qui ne voient pas le jour ou qui n’ont plus lieu d’être. Ce devrait cependant aller mieux, au fur et à mesure que les dossiers avancent . J’essaierais alors de m’astreindre à un publication plus régulière.

    En attendant, je voulais vous annoncer que l’ABES, l’Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur, venait de changer de site web. Très sincèrement, ce n’était pas du luxe : je n’avais jamais réussi me faire à l’ancienne maquette que je trouvais illisible et pas forcément à jour.

    La nouvelle mouture propose sous une nouvelle ergonomie plus conviviale, des informations sur l’agence elle-même, ses missions, ses actions, ses objectifs :
    En 2006, les chantiers de l’ABES, dont les orientations et objectifs sont définis par la direction de l’enseignement supérieur, sont :
    1. le développement du catalogue collectif de l’enseignement supérieur dont le périmètre doit être encore élargi, le contenu enrichi, la qualité améliorée ;
    2. l’enrichissement du portail d’accès aux ressources électroniques qui implique une diversification des fonctions et des contenus tout en veillant à une articulation étroite avec les portails mis en œuvre dans les établissements ;
    3. le développement des ressources électroniques qui passe par la mise au point par l'ABES d'un outil destiné à favoriser le dépôt, le signalement et l'archivage des thèses au format numérique.
    Le premier point concerne le réseau Sudoc qui gère un catalogue collectif de l’ensemble des ressources sises dans l’enseignement supérieur et permettant leur localisation dans quelque 160 établissements « déployés » regroupant près de 1000 bibliothèques et environ 2000 bibliothèques et centres de documentation supplémentaires "non déployés". En avril dernier, les 10 millions de ppns ont été atteints le gagnant étant issu d'un chargement de notices de livres anciens de Sainte Geneviève. Sans faire de mauvais esprit cependant, on peut trouver sur le site d’OCLC, dont le réseau est international et qui a commencé bien avant des statistiques évoquant qu’une nouvelle notice est ajoutée dans le catalogue WorldCat toutes les 10 secondes et que la base a dépassé le milliard d’entrées. Toutes les personnes responsables d'unités du réseau Sudoc se réunissent une fois pas an à l'occasion des journées Réseau Sudoc, les prochaines étant prévues les 15 et 16 juin.

    Le second point concerne le récent portail Sudoc qui se veut un portail documentaire essentiel pour accéder à nombre de ressources en texte intégral sur un vaste corpus documentaire et selon divers types de documents. De fait, il offre la possibilité d’interroger différentes ressources (sous-portails : catalogues et bibliographies, production scientifique, theses, fonds numérisés, sites de references) globalement ou en sélectionnant un type de ressources en particulier. Le portail interroge des bases internes constituées à partir de bases open source permettant le moissonnage OAI et des bases externes connectées au portail via une passerelle Z3950, le protocole SRU/SRW et autres web services. Leur liste est accessible à cette page. Le Portail propose enfin un module APE, Accès aux Periodiques Electronique, qui permet une recherche sur les titres de périodiques électroniques auxquels la bibliothèque de l’utilisateur a souscrit, interface réalisée en collaboration avec le consortium français Couperin et alimenté par la base collaborative professionnelle BIMPE, Base d'Information Mutualiste sur les Périodiques Electroniques.

    Le troisième point enfin concerne le projet STAR (Signalement des thèses, archivage et recherche) dont la sortie en deux étapes est prévues courant 2006. A terme, ce nouvel outil devrait permettre le dépôt et le signalement de la thèse en générant une notice dans le SUDOC à partir des métadonnées de la thèse. Il permettra également une indexation du texte intégral et a vocation à remplacer peu ou prou le circuit du bordereau papier. La diffusion et l’archivage pérenne des documents sera réalisé par les établissements, une copie de sécurité transmise au Centre informatique national de l’enseignement supérieur (CINES), sachant qu’il est bien précisé que ce projet ne saurait se substituer aux systèmes locaux, plate-formes de dépôts intégrées aux ENT et SGI, développés par les établissements.
    De son côté, le groupe AFNOR (CG46/CN357/Groupe 5) poursuit son travail sur les métadonnées des thèses électroniques (TEF2) afin d'organiser de manière cohérente les métadonnées de thèse riches et normalisées, et ainsi faciliter leur échange et leur diffusion, au niveau national ou international. La norme s’appuie sur METS et Schematron. Il est a noter que le groupe a ouvert un blog consacré à TEF

    Je termine par les pages de liens permettant de trouver des ressources utiles pour les professionnels de l'information ou plus spécifiquement sur les thèses par exemple, que je trouve très complètes. Dans le milieu professionnel, de tels répertoires de liens. Pour les usagers, un répertoire partagé existe au CERIMES. Il s'agit d'un catalogue thématique de sites Internet de plus 770 liens remarqués et donc validés par des bibliothèques universitaires. Ces signets ont d'ailleurs été repris par la BU d'Angers dans son nouveau site web.

    mercredi, mai 03, 2006

    Shhh !



    Elément indispensable de la panoplie du parfait bibliothécaire avec le chignon, la perte de lunette et la pile de vieux livres : un doigt tendu vers le ciel et posé sur les lèvres dans un geste intimant le silence. La preuve, même Nancy notre librarian action figure adorée peut brusquement demander le silence en mimant le sempiternel shhh (alors qu'elle avait refusé un chignon éjectable, bizarre).

    Je voudrais ce soir détourner l'emblème ou plutôt le son en vous présentant un texte que vous connaissez probablement déjà mais que je viens de découvrir et qui m'a beaucoup plus : L'histoire du Poète Shih Shih, qui adorait manger des lions.

    Le texte en lui-même est assez impressionnant qui se compose de quelque 93 shih qui se suivent mais ne signifient pas la même chose. Un poème autrement dit imprononçable en mandarin :
    Shíshì shishì Shi Shì, shì shi, shì shí shí shi.
    Shì shíshí shì shì shì shi.
    Shí shí, shì shí shi shì shì.
    Shì shí, shì Shi Shì shì shì.
    Shì shì shì shí shi, shì shi shì, shi shì shí shi shìshì.
    Shì shí shì shí shi shi, shì shíshì.
    Shíshì shi, Shì shi shì shì shíshì.
    Shíshì shì, Shì shi shì shí shì shí shi.
    Shí shí, shi shí shì shí shi, shí shí shí shi shi.
    Shì shì shì shì.


    Je vous recommande surtout de l'écouter, au format RealMedia sur la page ci-dessus, ou en MP3. Ci après vous en avez une retranscription avec les caractères chinois, qui je crois, se lisent de droite à gauche (me trompé-je ?).



    En Mandarin, où la prononciation diffère selon la tonalité adoptée, ce texte suit pas moins de quatre intonations ce qui donne ceci :
    shi2 shi4 shi1 shi4 shi1 shi4 shi4 shi1. shi4 shi2 shi2 shi1. shi4 shi2 shi2 shi4 shi4 shi4 shi1 shi2 shi2. shi4 shi2 shi1 shi4 shi4 shi4 shi2. shi4 shi1 shi4 shi4 shi4 shi4 shi4 shi4 shi2 shi1. shi4 shi3 shi4 shi3 shi4 shi2 shi1 shi4 shi4 shi4 shi2 shi4 shi2 shi1shi1. shi4 shi2 shi4 shi2 shi4 shi1. shi4 shi3 shi4 shi4 shi2 shi4 shi2 shi4 shi4. shi4 shi3 shi4 shi2 shi4 shi2 shi1 shi1 shi2 shi2. shi3 shi4 shi3 shi2 shi1 shi1 shi2 shi2 shi2 shi1 shi1 shi4 shi4 shi4 shi4
    qui peut se traduire par en français par:
    Un poète appelé Shih vivait dans une maison de pierre et était friand de lion.
    Il s'était juré d'en manger dix.
    Il avait l'habitude d'aller au marché à 10 heures pour chercher des lions.
    C'était ce moment lorsque soudain dix lions arrivèrent sur le marché.
    Et Shih arriva sur le marché aussi et vit ces dix lions.
    Grâce à ses flèches, Shih a alors tué les lions.
    Et il a ramené leurs corps dans sa maison de pierre.
    Sa maison était humide alors il a chargé ses domestiques de l'essuyer.
    Quand la maison de pierre fut nettoyée,
    Shih essaya alors de manger les corps des dix lions.
    Et il s'est rendu compte que ces dix cadavres de lions étaient dix lions de pierre.
    Alors il essaya de s'en débarrasser.
    (traduction Omnihilus)

    (et pour Manue, une traduction castillane ^^)

    L'histoire s'arrête là mais pourrait continuer, puisqu'il existe pas moins de 39 autres mots se pronoçant Shih en mandarin. A l'origine, semble-t-il, ce texte de Chao Yuen-Ren a été composé au début du 20e siècle pour montrer l'impossibilité de transcrire le mandarin dans une écriture occidentale.