dimanche, octobre 30, 2005

Miscellanées

Voici venir un long week-end peu ou prou obligatoire puisque j'ai été mis en congé par la direction pour des raisons de sécurité (je ne pouvais rester seul à l'étage, tous mes collègues ayant posé leur lundi). Ceci dit, ce n'est finalement pas pour me déplaire et c'est avec plaisir que j'aborde ces quatre jours de repos. Plaisir, et une certaine inquiétude de voir le temps passer si vite et les projets avancer si lentement.

Je me suis finalement fixé sur ce nom de "Miscellanées" pour regrouper mes billets à tendance plus ou moins humouristique, du moins de détente liée au week-end. En cliquant sur le titre, vous pouvez accéder directement à la définition du mot dans le Trésor de la Langue Française (via Technologies du langage).

1°) Informatique

Tutoweb nous présente de son côté un clavier virtuel issu d'une projection lumineuse reconstituant un clavier grandeur nature, un système apparemment réservé aux téléphones et PDA dont la taille empêche une utilisation rapide. Même s'il est avantageusement solide et peu encombrant, il nécessite néanmoins une zone de projection relativement sombre et son prix est rebutant (entre 100 et 199 euros) pour une autonomie de 3 à 4 heures.



Quant à l'écran, InternetActu.net et Miss TICS nous renvoient à la représentation d'une jeune designer de tatouages électroniques. Son “Afficheur cutané programmable” (Programmable Dermal Display), permettrait d’indiquer sa température ou sa pression sanguine à l’aide de senseurs incorporés, et pourquoi pas un jour peut-être de regarder des films ?



Sébastien Bailly quant à lui nous apprend que le 15 mars 1985 était enregistré le premier nom de domaine en ".com", SYMBOLICS.COM. Il a fallu deux ans et demi avant que la barre symbolique des 100 noms de domaine ne soit atteinte, le 30 novembre 1987, avec NYNEXST.COM.

Dans un autre ordre d'idées, Google vient d'annoncer un partenariat avec IBM, après SUN le mois passé, dont le principe fondamental est le développement commun d'une solution de recherche pour les entreprises. IBM avait déjà développé son propre produit (OmniFind) et cherche à bénéficier de la technologie Google (Google Desktop Search) pour parfaire sa solution. (via IT Ligentia)

2°) Blogs

Eric Delcroix, PAST à l'Université de Lille 3, nous propose sur son blog une netiquette pour les blogs (j'en profite au passage pour saluer tous les amis que je garde à cette université, UFR IDIST, au DFMLD et au SCD ^^). Morceaux choisis :

  • N’utilisez des caractères majuscules que si nécessaire. LES MAJUSCULES DONNENT L’IMPRESSION QUE VOUS CRIEZ et ne donnent pas envie de vous répondre.
  • Avant de poster une question, vérifiez bien que c'était le sujet du billet]…
  • Ne pas mettre de signature dans les commentaires, mais évitez les commentaires anonymes.
  • Lorsque vous répondez à un autre commentaire, il peut être utile de citer suffisamment de texte original pour être compris.
  • Évitez le langage SMS lorsque les billets et les commentaires sont en français !
  • Utilisez des smileys pour indiquer votre état d’esprit, mais utilisez-les modérément. :-) est un exemple de smiley. Ne partez pas du principe que le smiley excuse tout ou permet d’édulcorer un commentaire insultant par ailleurs.
  • La falsification (usurpation d’identité) et la mystification (pseudos multiples...) n'est pas tolérable.
  • Les commentaires injurieux ou agressifs n'ont pas leur place dans les blogs.
  • Les commentaires pornographiques, révisionnistes, ou en général tout sujet contraire à la loi ou aux bonnes moeurs ne doivent pas être présent dans les commentaires.
  • Ne reprochez pas au gestionnaire du blog, le comportement des participants.
  • Ne reprochez pas aux rédacteurs des blogs de ne pas répondre à vos questions, rien ne les y oblige.

    Cette proposition arrive alors que le désormais célèbre Jakob Nielsen vient de publier un article sur les 10 erreurs fatales du design de blog. Et c'est désormais devenu un jeu dans la blogosphère que d'évaluer son Nielsen-compliance.
    LES 10 ERREURS FATALES DU BLOG :
    1- Pas de bio de l’auteur. 0,25 pts
    Il n'y a que très peu d'information sur moi dans le cadre de ce blogs, celles qui apparaissent sont disséminées dans le corps des billets.
    2- Pas de photo de l’auteur. 0 point.
    Pas de photo effectivement.
    3- Faire des titres non informatifs. 0,75 pts
    Cela dépend des billets je trouve. Certains sont informatifs, d'autres moins...
    4- Faire des liens qui ne disent pas où ils amènent. 1 point.
    5- Enterrer ses classiques(= reléguer au fond des archives les billets les plus lus ou ceux donnant au blog sa cohérence ou sa ligne éditoriale). 0 points.
    6- Le calendrier comme seule navigation. 0,75 pts
    J'ai mis en place le moteur de recherche mais ne possède pas de catégories par la faute à Blogger.
    7- Publier irrégulièrement. 0,5 point.
    Jakob Nielsen préconise surtout d’avoir une fréquence à laquelle les lecteurs sont acoutumés, pas de poster forcément tous les jours. De mon côté, c'est plutôt un billet hebdomadaire en ce moment mais bon, on fait ce qu'on peut ^^
    8- Melanger les thèmes. 0,75 point.
    Je pense avoir des billets assez homogènes, hormis ces miscellanées bien sûr.
    9- Oublier que vous parlez à votre futur patron. 0,75 point.
    Je ne pense pas m'autocensurer dans ce que j'écris. Bon, certes, certains collègues me lisent mais à priori le contenu de mes billets n'en est pas trop affecté.
    10- Avoir un nom de domaine détenu par un tiers (éditeur de blog). 0 pts
    Lorsque j'aurais migré sur Dotclear (et j'y travaille), dont la version 1.2.2 vient de sortir, j'espère faire sauter ce détail.

    Score final : 4.75 / 10. Mouais il y a encore pas mal de progrès à faire ^__^

    IT Ligentia et d'autres de leur côté ont signalé la sortie de Yahoo blog Search, en réaction au Google Blog Search. Le moteur Yahoo comprend également une section consacrée aux images de Flickr. Mais Google a encore une longueur d'avance ^puisqu'il vient de lancer en version bêta son agrégateur en ligne de fils RSS nommé Google Reader. Pour pouvoir tester la bête, il faut un compte Google.
    Sur Web rank Info se trouve une liste des moteurs de recherche sur les blogs. Petit dernier parmi les moteurs de blogs, Blog dimension se donne pour objectifs d'être "le premier fédérateur de la blogosphère française et de devenir un outil de référence pour l'accès au contenu des blogs". Bon courage à lui.

    Blogo Numéricus nous apprend qu'UOL essaie d'adapter ses filtres antiSPAM aux déficients visuels en leur proposant une version sonore du texte à identifier pour confirmer qu'on n'est pas un robot spammeur.

    3couleurs quant à lui nous présente ce blog qui recense tous les générateurs qu'on peut trouver sur le web (ex : générateur de poème Google, générateur de savoir ou de nom de pirate)...

    Baptiste Coulmont, sociologue et maître de conférences à Paris 8, a déniché de son côté quelques écrits d'étudiants blogueurs inscrits à Paris 8 en cette rentrée universitaire (MediaTIC Blog). J'ai essayé avec notre propre université mais ce n'a rien donné.

    Question média, je signale ce dossier "blogs" sur le site de France 2, le blog de l'émission Blog6 sur la sixième chaîne, ça change du blog de Jean-Marc Morandini sur le petit écran... Le parlement européen, de son côté, s'interroge sur les rapports entre blogs et médias.

    Je ne me souviens plus en avoir parlé mais Reporters sans Frontière vient de publier (en septembre dernier) son guide pratique du bloggueur et du cyberdissident [version pdf], quarante six pages également disponible en anglais, chinois, arabe et persan. "Dans les pays où la censure est reine, lorsque les médias traditionnels vivent à l’ombre du pouvoir, les bloggers sont souvent les seuls véritables journalistes. Ils sont les seuls à publier une information indépendante, quitte à déplaire à leur gouvernement et parfois au risque de leur liberté". Le guide est également disponible dans les kiosques pour 10 euros.



    Je termine sur cette information à propos de la valeur de mon propre blog établie si j'ai bien compris à partir des liens qui le parcourent :


    My blog is worth $1,693.62.
    How much is your blog worth?



    C'est un peu rude, mais finalement pas si mal que cela même si loin des poids lourds de la blogosphère et des blogs TIC (via Miss TICS).

    3°) Images

    Eric Delcroix toujours nous présente la Famille Golberg qui a photographié chacun de ses membres année après années et l'on peut voir ainsi l'évolution des traits du visages. Je possède aussi ce genre de photo depuis l'enfance ; je trouve amusant de les parcourir de temps en temps. Une autre photo cette fois, celle d'un intérieur vu depuis l'intérieur d'une bouteille d'eau.

    Images toujours, sur Flickr se trouve un groupe, eyehand, qui essaie de reproduire de manière dessinée des portraits de ses membres. C'est intéressant à comparer. Je mettais cela en balance avec certains BDblogs où les auteurs se mettent eux-mêmes en scène (Melaka, Boulet, Laurel, Cha, Madame Fa...)

    et si vous êtes à l'aise avec Photoshop, pourquoi ne pas participer au concours détournant des tableaux célèbres soit en y insérant des monstres, soit en rendant les personnages invisibles, soit en remplaçant les modèles par des personnes célèbres...



    Woogle est un petit moteur de recherche basé sur Google Images qui transforme la requête en images. J'ai essayé avec les prénoms de gens que je connaissais par curiosité pour voir quelle image serait associée et le résultat n'est pas toujours triste.

    Si vous voulez utiliser des images sur internet libres de droits, vous pouvez utiliser FreeDPI qui propose des centaines d'images gratuites à utiliser dans vos documents, ou encore Yotophoto qui propose des photos tombées dans le domaine public ou dont les licnces permettent le réemploi.

    Adam Kalsey sur son site permet de créer des boutons personnalisés. Très simple d'emploi, il suffit de spécifier sa couleur (RGB) ainsi que le texte désiré. Il y a juste un truc après mais je vous laisse découvrir...

    Enfin, pour finir en beauté, un ultime éclat de rire : bouffée de bonheur qui fait du bien...

  • jeudi, octobre 27, 2005

    Bibliothécaires en représentation



    Quand on se penche sur les représentations du bibliothécaire, on rencontre le plus souvent l'image d'une femme entre deux âges, l'air revêche et renfrogné, les cheveux relevés en chignon, portant des habits aux teintes ternes qui se fondent dans la poussière grisâtre des livres et prête à dégainer l'index afin d'intimer d'un "shhht" retentissant le silence à quelque usager oublieux de lui-même. Accessoire indispensable, les lunettes, où par bonheur, où par mégarde pointe une touche d'originalité. On l'imagine aisément vieille fille, forcément.

    C'est une image tellement conventionnelle qu'on la retrouve en jouets (cf l'incontournable Nancy Pearl en attendant Barbie), dans les dessins animés même nous affirme Manue en citant Mona le vampire et sa "fameuse bibliothécaire à chignon prête à assassiner les enfants au premier chuchotement".

    Forcément, elle oeuvre au coeur d'un bâtiment qui tient plus lieu d'un véritable Temple du Livre et du Savoir et, ajouterais-je plus particulièrement en France, de la Culture. Alors quand ces bibliothécaires apparemment coincées dans une faille spatio-temporelle depuis le 19e siècle se regroupent et s'insurgent contre la disparition programmée du CSB, cela étonne et cela fait sourire... (je rebondirais sur GooglePrint ultérieurement).

    En France, ai-je souligné, parce que j'ai l'impression que cette image est moins vivace dans les pays scandinaves et anglo-saxons où la bibliothèque apparaît plus comme un véritable centre de ressource. Il n'est qu'à voir à ce propos dans les films et téléfilms d'outre-atlantiques les représentations qu'on nous montre (cf librarians in the movies). Les héros n'hésitent jamais à aller consulter des documents à la bibliothèque dès que le besoin s'en fait sentir. Je pense à des titres aussi différents que Philadephia, Malcom X, les Indiana Jones, Harry Potter ou l'excellent (ben oui, j'ai aimé ^^) Pagemaster. J'imagine mal une telle scène dans un film français mais j'avoue que ma culture cinématographique n'est pas si développée que cela. Un documentaire d'ailleurs est censé être tourné sur la représentation des bibliothécaires dans les films hollywoodiens.



    Il n'est pas trop difficile de se dire que cette représentation est en partie due à l'image que se font les gens du mêtier même de bibliothécaire. Ainsi, quand on le voit travailler, le bibliothécaire attend à un bureau, y colle des étiquettes sur des livres, renseigne quelqu'un et semble passer le plus clair de son temps à bailler aux corneilles. Il lit forcément, parce qu'un bibliothécaire ça doit lire pleins de romans, ou de magazines à la limite. De temps en temps, il range les livres en rayons selon un classement plus ou moins élaboré que seul un fou ou un passionné des livres et du rangement pourrait adopter, et probablement qu'il doit aussi les dépoussiérer comme un collectionneur veille jalousement sur chaque trésor de sa collection. Le bibliothécaire se révèle alors soit un planqué, soit un doux rêveur marginalisé et coupé du monde réel par une montagne de livres et de papier. Le public ne semble rien connaître de tout le travail qui se fait en amont et encore moins qu'il faille passer des concours pour devenir bibliothécaire. Je passe sur la différence entre le grade et la fonction qui doit complètement lui échapper, et à la limite qui peut sembler à ses yeux de simple usager totalement superflue.

    Oui mais voilà...

    Pour ne prendre que mon exemple personnel : je suis un homme, je suis jeune (26 ans), j'ai des vêtements colorés aussi ^^, je suis en couple et surtout, je ne touche pas un livre de la journée dans le cadre de mon travail. Je concède néanmoins avoir des lunettes d'une part et d'autre part voir peu les usagers.

    D'un point de vue plus global, c'est l'orientation même du métier qui a évolué ces dernières années :

    "The librarian of today, and it will be true still more of the librarians of tomorrow, are not fiery dragons interposed between the people and the books. They are useful public servants, who manage libraries in the interest of the public... Many still think that a great reader, or a writer of books, will make an excellent librarian. This is pure fallacy."
    Sir William Osler's definition of what makes a good librarian, 1917.

    Le changement le plus marquant se trouve donc dans une sorte de révolution copernicienne, un glissement de l'essence de notre métier qui se découvre non plus tant orienté vers les collections que consacré au service des usagers. Ceci dit, il me semble que ce changement d'orientation date déjà du début du 20e siècle, la France ayant profité après la première guerre mondiale des aides américaines qui construisaient des bibliothèques un peu partout (il faudra que je replonge dans mes cours pour vérifier ce point).

    Les bibliothécaires se penchent de plus en plus sur leur travail, remis en question avec l'arrivée des nouvelles technologies et des nouvelles compétences que celles-ci induisent (lire à ce propos les nombreux articles professionnels notamment parus dans le Bulletin des Bibliothèques de France). Ses domaines de compétences évoluent et l'Ecole nationale supérieures des bibliothèques (ENSB) est ainsi devenue l'Ecole nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB). Voilà qui est parlant. Ainsi, the rambling librarian demande_t_il What makes a good (public service) librarian ? et répond :
    - Un "bon bibliothécaire" est quelqu'un dont l'existence est reconnue par l'usager
    - Un "bon bibliothécaire" est quelqu'un d'accessible
    - Un "bon bibliothécaire" est quelqu'un qui produit des résultats
    - Un "bon bibliothécaire" est quelqu'un qui comprend et applique les 5 lois de Ranganathan (fondateur de la théorie des classification à facettes)
    - Un "bon bibliothécaire" est quelqu'un de passionné par son travail


    Marlène Delhaye ajoute à ces qualités, et avec raison je trouve, la curiosité et l'ouverture d'esprit.

    Et nos collègues bibliothécaires de prendre le problème de leur image à bras le corps et de tenter de le renverser. Si si, c'est fou ce qu'on peut trouver dans la blogosphère et sur internet...

    The Lipsticklibrarian changera à jamais l'image que vous pouviez avoir de la bibliothécaire sèche et antipathique : "What makes a Lipstick Librarian? Money? Fame? Beauty? A mastery of AACR2 and reference interview techniques? No! It's the ability to look fabulous while poking around a dot-matrix printer with a bent paper-clip.". Et pensiez-vous jamais trouver le site de la bibliothécaire adepte de danse du ventre ? Dans un autre genre, certains exhibent leurs tatouages... Ca paraît beaucoup ? Ne vous inquiétez pas, tous les bibliothécaires ne sont pas aussi impliqués dans leur lutte contre les stéréotypes. D'autres préfèrent un engagement plus politiques et militant et se retrouvent dans la Progressive Librarian Guild créée en 1990 en réaction à l'augmentation des liens entre bibliothèques et entreprises commerciales.



    Allez je suis long je sais mais je voudrais terminer sur cette blague :
    How many librarians does it take to change a light bulb?
    Four. One to install the bulb and three to test it in staff mode for three months before the patrons get to use the light.


    A voir aussi :
  • Les bibliothécaires dans les films hollywoodiens
  • Les bibliothécaires dans les comics
  • Bibliothécaires dans la littérature pornographique

    Pour aller plus loin :
  • Librarian image.net
  • Wear lipstick, have a tattoo, belly-dance, then get naked: The making of a virtual librarian
  • Libraries FAQ : section 7 librarian culture
  • la représentation populaire des spécialiste de l'information [document pdf]

  • mardi, octobre 18, 2005

    Déclaration en faveur du Conseil supérieur des bibliothèques

    Comme j'avais relayé les mails et appels sur le droit d'auteur et la propriété intellectuelle en juillet dernier, je me fais cette fois le relai d'une autre déclaration conjointe des professionnels de l'information et de la documentation en faveur du Conseil Supérieur des Bibliothèques.

    D'après cet appel, le Conseil Supérieur des Bibliothèques, ou CSB, est appelé à disparaître sous la volonté de nos chers ministères. C'est en soi une décision qui ne m'étonne qu'à moitié car si ce Conseil supérieur s'est révélé fort actif dans les années '90 avec notamment la création de la Charte des Bibliothèques le 7 novembre 1991 ou la publication très attendue de son rapport annuel, il n'était plus depuis cinq ou six ans que l'ombre de lui-même et la nomination le 1er septembre 2003 de Jean-François Jacques -ancien directeur de la médiathèque d'Issy-les-Moulineaux- n'eut pas réellement l'effet escompté. Je veux dire que je pensais à titre personnel que cette nomination au poste symbolique de sécrétaire général permettrait un retour du Conseil sur la scène politique ne serait-ce qu'à titre consultatif tandis qu'elle m'est apparu finalement comme une nomination symbolique. Seulement symbolique. Le CSB n'était plus qu'une coquille vide et sans grand éclat...

    Et pourtant, à l'heure où paraissent les référentiels des mêtiers des bibliothèques, à l'heure où les débats sur le droit d'auteur et la propriété intellectuelle deviennent brûlants en France, à l'heure où l'on parle d'une nouvelle période noire pour les bibliothèques universitaires, parent pauvre au sein de leur(s) université(s), à l'heure où de grands chantiers se mettent en place, où le rôle d'instances comme l'ABES devient plus prégnant montrant le besoin d'un tel organisme transversal, où l'on reparle du maillage des bibliothèques territoriales, où enfin les nouvelles technologies transforment les mêtiers, le CSB semble avoir plus que jamais sa place dans le paysage français.

    C'est pourquoi près d'une dizaine d'association professionnelles se sont réunies et ont fait une déclaration en faveur du CSB. Je la reproduit ici :

    Les associations signataires ont pris connaissance avec stupeur de la prise de position des représentants des administrations centrales des ministères de l'Éducation nationale et de l'enseignement supérieur d'une part, de la Culture et de la communication d'autre part, exprimée en public devant le congrès de l'ABF [en juin 2005] en annonçant implicitement un arrêt définitif du fonctionnement du Conseil supérieur des bibliothèques.

    Elles sont d'autant plus surprises et indignées de cette prise de position qu'elle s'est accompagnée d'une confusion entre le rôle d'un organisme d'évaluation et de conseil relevant de la puissance publique et celui joué et toute indépendance par les associations professionnelles.

    Institué par le décret n°89-778 du 23 octobre 1989, modifié par le décret n°93-720 du 29 mars 1993, le CSB « est chargé d'émettre des avis et des recommandations sur la situation et les questions qui concernent les bibliothèques et les réseaux documentaires. Il favorise la coordination des politiques documentaires relevant de plusieurs ministres ». Sous les présidences successives d'André Miquel, Michel Melot et Jean-Claude Groshens, il a su faire la preuve de son utilité, notamment par ses analyses dans des domaines aussi variés que le droit de prêt, la littérature grise,
    la lecture dans les hôpitaux, et par ses recommandations portant sur des sujets d'actualité, comme la place de la Bibliothèque nationale de France dans le réseau documentaire ou la formation des personnels.

    Le CSB est indispensable à tous les acteurs de la société concernés par les bibliothèques : élus politiques et universitaires, enseignants, professionnels du livre et des bibliothèques, responsables administratifs, pour de multiples raisons :

    dans un paysage administratif très fragmenté, il est l'organe le plus à même de réaliser des synthèses sur des questions que chacun se pose, il élargit le débat sur les bibliothèques à des interlocuteurs extérieurs à la profession, il a une approche comparative de l'activité des bibliothèques françaises avec celle de nos voisins étrangers, depuis sa création, il publie un rapport annuel (accessible intégralement sur Internet), permettant de mettre en perspective sur le long terme les questions qui préoccupent la profession, il est susceptible d'éclairer les pouvoirs publics sur les grands enjeux de l'accès à la connaissance et à la culture dans le contexte de la société de l'information, pour des publics divers tels que les chercheurs, les personnes handicapées, les personnes éloignées de la lecture, etc.

    enfin, il s'agit d'un organisme consultatif de coordination comme il en existe dans tous les pays développés dans ce domaine.

    Les associations soussignées demandent qu'il soit procédé à la nomination de membres du Conseil supérieur et d'une équipe permanente. Elles réaffirment leur attachement à la recherche d'une politique nationale cohérente dans le domaine des bibliothèques, reposant sur des éléments d'évaluation et d'expertise.

    Elles continueront pour leur part à jouer leur rôle d'association professionnelle en toute indépendance.

    Le 5 septembre 2005


    Les associations signataires sont l'ABF (Association des bibliothécaires français) ; l'ACB (Association des conservateurs de bibliothèque) ; l'ADBDP (Association des directeurs de bibliothèques départementalises de prêt) ; l'ADBGV (Association des directeurs des bibliothèques municipales et intercommunales de grandes villes) ; l'ADBS (Association des professionnels de l'information et de la documentation) ; l'ADBU (Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires) ; l'ADDNB (Association pour la diffusion des documents numériques en bibliothèques) et la FFCB (Fédération française pour la coopération des bibliothèques, des métiers du livre et de la documentation).

    lundi, octobre 17, 2005

    Unshelved

    Je sais qu'un simple lien devrait suffire, mais je ne peux résister à vous transmettre cette image reçue ce week-end dans ma boîte. En échange, vous trouverez l'adresse de l'image en pointant la souris dessus d'une part et celle du site en cliquant sur le titre de ce billet, ou sur le phare à ses côtés.

    Je me suis acheté la totalité des comics Unshelved. Ils ont mis presque un mois pour arriver, et moi presque autant pour les lire, vu que je n'y consacre qu'un quart d'heure les soirs de semaine. C'est assez inégal, c'est vrai, mais ça demeure dans l'ensemble divertissant.

    La prochaine fois, je commanderais la figurine de Nancy Pearl, qui a préfacé d'ailleurs l'un des tomes de Unshelved et apparaît même dans le comics, Dewey le héros jouant avec cette étange action-figure (cf cette note également).

    D'où réflexion aussi sur la réactivité de ce genre de bande dessinées en ligne également vérifiée il y a quelques mois à peine lors de la sortie de Serenity aux Etats-Unis où l'on lisait sur certains blogs professionnels que tel bibliothécaire (américain) allait se précipiter à la sortie du film, ce qui fut aussi le cas dudit Dewey. Ca m'a fait drôle, je dois l'avouer, de lire que le personnage de fiction que je lisais avec plus ou moins d'intérêt chaque matin réagissait aussi vite à l'actualité. C'est comme si il prenait tout à coup plus de consistance et de réalité...

    Nancy Pearl et Rex Libris seront mes prochains achats. Je verrais plus tard aussi pour la Lipstick Librarian et ses produits dérivés. Je veux bien faire la groupie mais à dire vrai j'ai tout mon temps.

    jeudi, octobre 13, 2005

    Déchaîné



    Voilà quelques temps que je suis, au sein des blogs de ma bloglist, une nouvelle chaîne, soit un jeu que les blogueurs se renvoient cordialement et qui outre le fait de remplir aisément un billet, permet j'en suis sûr de renforcer les liens entre ces membres de la blogosphère. Parce que, certes, on peut ne pas aimer ce genre de billet au même titre qu'on considère les chaînes de l'amitié reçues dans nos boîtes mails comme du SPAM, mais en sus de l'occasion de dépasser ce premier aspect de chaîne (cf l'analyse d'Olivier Ertzscheid sur Affordance), je pense que la dimension sociologique, ces petits villages qui se créent et permettent à des gens a priori destinés à ne jamais se croiser de se rencontrer, n'est pas négligeable. Et ce genre de petites chaînes permet de renforcer ou simplement de rappeler l'existence de ces nouveaux liens. Une autre fonction de ce jeu pourrait être de faire une sorte de retour sur soi et sur ce qu'on publie, ce qu'on écrit. Je trouve intéressant ce genre de retour réflexif, voir si nous avons changé dans notre manière de penser, les thèmes abordés etc... Et je t'en prie Manue, attends un peu pour prendre une pause, il est tellement agréable de te lire.

    Je dis cela mais à force de rencontrer la chaîne ci dessous dans les blogs des autres, je me disais que j'allais y répondre seul pour le plaisir. Et alors que j'allais m'y mettre, j'ai eu la joie d'être sollicité par Manue et par Catherine. Merci beaucoup à toutes les deux, et merci pour vos blogs et vos billets ^__^


    La règle du jeu est la suivante :

  • 1. Allez dans vos archives
  • 2. Retrouvez la 23e note ou celle proche de ce chiffre
  • 3. Retrouvez la 5e phrase.
  • 4. Affichez le texte de la phrase ainsi que les instruction
  • 5. Demandez à 5 personnes d’en faire autant.


  • La 23e note n'est pas de moi mais de Xavios, il y racontait notre week-end de Pâques. Je suis content de cette participation, de le voir s'engager ainsi à mes côtés dans cette aventure bloguesque, même si cela demeure occasionnel.

    La cinquième phrase alors était : "Nous sommes allés retrouver des amis au Bagat’elles, un bar sans alcool (ne vous évanouissez pas !) gay friendly situé rue des Capucins à Lyon". J'aime encore beaucoup ce bar -et pas seulement parce que je ne bois pas d'alcool- à l'ambiance agréable et sympathique et nous y sommes retourné de temps à autre avec des amis depuis.

    Il me faut maintenant passer le relai. Je transmets cette chaîne à, s'ils souhaitent et acceptent d'y répondre, FabriceD pour lui permettre une autre de ses chères digressions, Stitch parce que je sais qu'il aime ce genre de chaîne, Oui-Oui si elle me lit toujours ^^ parce que ça fait longtemps que je n'ai eu de nouvelles, Miss TICS parce que j'aime beaucoup ce qu'elle fait et enfin... Kesako dont je garde presque chaque billet dans mon agrégateur (J'avais proposé Zaphir mais je viens de me rendre compte qu'elle y a déjà répondu et me passe elle aussi le relais ^^ ).

    Par la même occasion, je vais en profiter pour tester les rétroliens (ça ne marche pas, ou plutôt je ne comprends pas comment cela marche, où je mets l'adresse du rétrolien ? Je verrais cela plus tard si je ne veux pas rater mon train).

    Avant de partir rejoindre un certain nombre de collègues pour la journée d'étude sur le portail documentaire Sudoc(document pdf) organisée par l'Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur (ABES) et l'Association des établissements utilisateurs (AURA) demain à Montpellier, je tiens à vous faire part du compte-rendu de cette autre journée organisée hier à Lyon sur le thème "Peut-on vivre sans Google ?". Je n'ai pas pu y assister mais je gage que ce ne sera que partie remise...

    A la semaine prochaine.

    lundi, octobre 10, 2005

    Du RSS dans les bibliothèques



    Dans le dernier travail des conservateurs stagiaires sur le RSS dans les bibliothèques, fichier en langage XML qui structure une information nouvellement publiée sur un site web, dont un blog.

    L’application des fils RSS expliquent-ils peut être ramené à leur agrégation permettant à une personne abonnée à différents fils de les recevoir dans son agrégateur et à la syndication de contenu.

    L’agrégateur peut ainsi être un logiciel propre comme Bloglines, mais également un client mail (Thunderbird) dans lequel les billets récemment postés apparaîtront comme autant de nouveaux messages, ou encore un module intégré à un navigateur (Sage pour Firefox). Les auteurs du mémoire semblent assez critiques vis-à-vis des agrégateurs alors qu’il me semble qu’il s’agit de la façon la plus simple d’utiliser un agrégateur. Je ne sais pas pour vous (hop sondage : quel type d’agrégation de fils RSS utilisez-vous ?), mais je trouve qu’utiliser son client mail nuit à la lisibilité des billets comme fils RSS. J’ai l’impression que le concept de convergence est de plus en plus à la mode (ce qui pourrait faire l’objet d’un prochain billet, je me le note) mais je ne pense pas que ce soit vraiment une bonne chose. Je veux dire, que les mails se trouvent dans le client de messagerie, les billets RSS dans l’agrégateur est une bonne chose, non ? Alors certes, tout avoir dans son client mail permet de ne pas ouvrir plusieurs applications et ce peut sembler plus simple dans le sens où, forcément, on évite peut-être plus facilement les centaines de billets de retard que j’accumule de manière régulière ^^ ; néanmoins, je persiste à trouver cela moins pratique et surtout, inféodé à son seul ordinateur où se trouve le client de messagerie. Je consulte mes abonnements depuis le travail, depuis chez moi, depuis le PC de mon mari et je trouve pour le coup handicapant de ne pouvoir accéder d’où je le souhaite à ces derniers.
    L’abonnement via un plug in du navigateur comme Firefox le permet me laisse tout autant dubitatif mais à dire vrai, j’ai du mal à voir ce que cela donne en fin de compte : si j’ai bien compris, ils aparaissent comme des signets, il n’y a donc plus vraiment de syndication… doit-on s’abonner ? Peut-on accéder à ses abonnements d’une autre machine ? Comment garder archivé un billet qui nous intéresse ?

    La syndication de contenu permet quant à elle de mettre sur son propre site web les informations venant d’autres sources, qu’il s’agisse de grands titres de journaux, de sites thématiques un peu comme un produits documentaires qui seraient automatiquement mis à jour, à la différence près que seules les informations les plus récentes restent syndiquées remplaçant les plus anciennes. Il faut donc penser à sauvegarder les billets qui nous intéressent…

    Pour en revenir au travail de nos collègues, ils ont étudié les différents usages des fils RSS dans les bibliothèques tels qu’ils existaient déjà et tels qu’ils pourraient être utilisés. Je ne vais pas ici en faire la liste et vous enjoints à lire leur travail mais je vais parler des usages dont j’estime la mise en place potentiellement possible dans notre SCD, à moyen terme (ceci dans la configuration actuelle de notre SID).

    Parmi la liste des propositions, j’en ai retenu trois :
    • Utiliser le fil RSS proposé par les grands éditeurs pour donner accès aux étudiants et enseignants-chercheurs aux sommaires des revues. Nos chercheurs auraient ainsi accès directement par abonnement ou via le site de la BU aux informations qui les intéresse en premier lieu.
    • Utiliser la syndication de contenu pour créer des minis-dossiers documentaires sur les filières qui se trouvent dans notre université voir pour faire plaisir selon les fameux pôles d’excellences tels que prescrits par le ministère. On pourrait ainsi créer des produits documentaires qui s’appelleraient « actualités thématiques » ou quelque chose dans le genre. A charge pour les professionnels de choisir et valider les sites à syndiquer.
    • Enfin, j’ai noté que la bibliothèque de la National University of Ireland de Galway qui a intégré un RSS interne affichant dans son portail la notice de chaque nouveauté cataloguée. J’aime beaucoup l’idée de ce genre de fil interne. Je suis sûr qu’on pourrait développer quelque chose de ce côté, afficher les dernières acquisitions par section, mettre en place un service plus personnalisé…


    Voici un autre exemple : c'est une page de personnalisation de fil RSS pour obtenir les nouveautés de sa bibliothèque. On peut choisir par classe de la Dewey ou une autre classification plus générale, et on choisit les critères de tri des résultats ainsi que la fréquence d'actualisation. Figoblg d'ailleurs s'est déjà penchée sur la question...

    Mais les auteurs du mémoire ont raison de souligner des problèmes inhérents à ce nouveau média. Outre la question de la validation de l’information qui n’est pas nouvelle, j’ai retenu pour ma part deux problèmes majeurs : la formation des usagers et des collègues à une technologie qui apparaît encore trop souvent encore comme un « gadget » (quoique j’ai vu que la société Archimed l’avait incluse dans sa nouvelle solution de portail ce qui ne lui coûte rien et permet de remplir à peu de frais la page personnalisable des profils utilisateurs) et la question des droits.

    Très sincèrement, cette question des droits ne m’avait pas effleuré. Je me pensais encore dans un environnement très libre où si quelqu’un met en place un fil RSS c’est pour être syndiqué ou agrégé. Dès lors, pourquoi faire une misère en réclamant des droits ? Et puis finalement il est certain que la personne à l’origine d’un message ne verra pas forcément d’un bon œil que son message soit repris, cité par n’importe qui, une groupuscule extrémiste ou qu’en sais-je ? Sans aller jusque là, rien ne dit que les fils sont libres de droit quand bien même ils seraient gratuits…

    Voilà donc un travail qui m’a plu et qui permet d’envisager une plus grande utilisation du RSS en bibliothèque, du moins lorsqu’une norme se sera dégagée, parce pour l’instant, ce semble encore un peu le fouilli sur la toile. Merci donc aux auteurs, à Jean-Christophe Brochard, Delphine Coudrin, Henriette De Daran, Jean-Charles Houpier et Chantal Simon pour cet état des lieux.

    mardi, octobre 04, 2005

    Histoires de liens



    Me voilà un grand maintenant. J'ai reçu hier mon premier Spam. Enfin, je suppose que c'en est un sinon je ne vois pas vraiment le rapport entre le message de Apolline et le contenu de mon billet. Cela me fait penser qu'il faut que j'installe le nouveau plug in pour éditer des commentaires sous Blogger ; seulement je ne sais pas encore où trouver les valeurs admin et pid dans le code de mon blog...

    Sinon, j'ai profité un peu de la semaine dernière pour refaire un peu les liens qui sont dans la colonne de gauche. A part vérifier et corriger certains liens (le blog de Lofox est maintenant soumis à un mot de passe), ce qui a vraiment changé est la rubrique "Blog en stock" où j'ai enlevé les liens défectueux et ajouté les blogs très intéressants que j'ai découvert suite au Blog Day.
    Le Garde-Mot explique un nouveau mot par jour,
    Le Festival des bédéblogs, même s'il est terminé recense le plus grand nombre de blogs de bandes dessinées que je connaisse,
    J'ai quand même mis celui excellent de Boulet en exergue comme j'aurais pu choisir ceux de Cha, Gally, Grelin ou Laurel...
    Unshelved est un comic strip qui se déroule dans une bibliothèque publique américaine.
    La boîte à image est un excellent blog qui explique les tableaux et leur composition
    Le "Journal d'un avocat" est le journal de Maître Eolas qui explique la machine judicière et relate certains procès dans un style très agréable et clair.

    Et pour compléter le tout, je vous donne confies mon blogroll.